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Relations clients Canal+ : des projets off-shore que nous contestons
Nous évoquons depuis quelques semaines le risque de voir partir certaines de nos activités de la relation clients exportés de France. Maroc, Tunisie, Algérie, Afrique Noire, tout est envisageable et envisagé...
Cette inquiétude se révèle malheureusement justifiée lorsque nous apprenons que la direction des services clients s’est récemment déplacée au Maroc pour visiter quelques centres de la relation clients travaillant pour des entreprises françaises….
Ces patrons n’effectuaient pas un pèlerinage touristique sur les traces d’une révolution arabe en marche. Non, il s’agissait bien d’aller à la rencontre d’entreprises de la relation clients qui officient pour de grands comptes français et préparer leur déploiement pour Canal+.
Depuis des mois, nous évoquons le sujet et nous obtenons toujours la même réponse : « il n’y a pas de projet en ce sens à Canal+ ».
Alors pourquoi ces voyages en cette période de disette budgétaire où le moindre centime de dépense est pourchassé ?
Une mauvaise idée…
Tout d’abord, Canal+ est, jusqu’à nouvel ordre, une filiale de Vivendi. Or, Vivendi a bénéficié ces dernières années d’un dispositif fiscal avantageux en contrepartie de la création d’emplois en France.
La majeure partie de ces emplois a justement été créée dans des centres d’appels téléphoniques. Grâce à ces dispositifs ingénieux, des milliers de personnes répondent aujourd'hui aux besoins de la relation clients en France. Canal+ ne peut s’exonérer de cette disposition imposée à notre actionnaire.
Ainsi, Vivendi créerait des emplois dans ce secteur que ses filiales délocaliseraient ?
- Les pics d’appels concentrés sur certaines périodes de l’année justifieraient de faire appel à des centres « off-shore ».
La France ne posséderait pas d’infrastructures en capacité de répondre à ces besoins ponctuels. Mais alors, comment Canal+ résout ce problème depuis 27 ans, en absorbant ces mêmes variations d’appels de nos clients abonnés ? Depuis toujours, ces appels sont traités sur le territoire français. Pourquoi ce qui était vrai hier deviendrait subitement impossible aujourd’hui ?
À qui ferait-on croire qu’en France, avec le niveau de chômage et de sous-emploi actuel (5 millions environ de personnes concernées), on ne trouverait pas les ressources nécessaires pour répondre à ces besoins ponctuels ?
Ces pics d’appels sont parfaitement connus. Ils se produisent sur une période bien précise. Anticiper cette surcharge est évidemment possible et c’est bien ce que nous faisons depuis toujours.