Organisations
Radicalisation : la Ville de Paris lance une adresse électronique pour débusquer ses agents
Un dispositif « dangereux » selon l’UCP, syndicat des cadres parisiens.
La radicalisation religieuse est un thème hautement sensible dans le monde du travail et la mairie de Paris n’a pas échappé au phénomène puisque, après les attentats du Bataclan, la presse a révélé « la dérive communautaire » de plusieurs agents municipaux (lire ici). Pour détecter d’éventuels profils à risque, l’Hôtel de Ville a donc décidé de passer à la vitesse supérieure en lançant un grand dispositif « de prévention de la radicalisation » dont l’un des outil est la création d’une adresse électronique (radicalisation@paris.fr) qui permettrait à des agents de signaler des comportements de collègues jugés comme suspects.
Cette initiative a fait bondir l’UCP, qui dénonce dans un communiqué un dispositif « inutile, voire dangereux » qui aura pour conséquence d’installer « un climat toxique au sein des équipes ». « Le personnel estime (..) que les agents ne peuvent évoluer dans un espace de travail ou se déploie la méfiance et la suspicion généralisée », poursuit le syndicat. Les cadres de la mairie de Paris redoutent également « de possibles dérives qui se verraient cautionnées par un discours et des dispositifs institutionnels ».
Mais l’UCP n’est pas seule, loin de là, puisque cette citique est également partagée par les syndicats CGT et FSU de la mairie de Paris. « La mise en place d’une adresse électronique spécifique prend le risque de mettre au pilori des agents ou des usagers sur simple dénonciation », ont ainsi affirmé les deux organisations dans un communiqué commun. Tous réclament à une administration tétanisée l’abandon en l’état du dispositif.