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31 / 01 / 2012 | 36 vues
Jacky Lesueur / Abonné
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Plan social déguisé chez Prisma presse

Les salariés du pôle TV de Prisma presse (PTV) sont vent debout contre un projet de transfert de la réalisation des grilles des programmes télé des magazines Télé Loisirs, Télé 2 Semaines et TV Grandes chaînes.

  • Le service de rédaction et ses 44 salariés seraient transférés à Plurimédia, une filiale de Lagardère éditrice, notamment de Télé 7 Jours. « Sitôt le transfert effectué, nous savons que Plurimédia s’emploiera à licencier les salariés concernés. C’est un plan social déguisé ! », dénonce Fabienne Vadon-Chiche du SGJ-FO.


Pour tous les syndicats, c’est d’autant plus inacceptable que le projet n'a aucun fondement économique, vu les bons résultats du pôle TV : « 30 millions d'euros de bénéfices et une capacité d'autofinancement de 35 millions d'euros ». Lors de sa présentation en décembre dernier, la direction de PTV avait mis en avant l’obsolescence de l'outil informatique interne pour justifier l’externalisation de l’activité à « un spécialiste ». Elle avait également affirmé que cela lui permettrait d'économiser un million d'euros par an. « La crainte des 130 salariés du pôle est de voir à terme Prisma presse saborder les trois magazine qu’ils ont contribué à consolider par tant d’années d’efforts », explique le SGJ-FO.

Rappelant par ailleurs que PTV est un de ses bastions syndicaux au sein du groupe, le SGJ FO voit aussi derrière ce transfert une volonté de le priver de ses militants les plus actifs au sein du groupe, à l’instar d’une déléguée syndicale que la direction s’obstine à bâillonner depuis plusieurs mois. « Ce n'est a priori pas la principale raison du transfert, mais c'est un bénéfice collatéral », souligne Fabienne Vadon-Chiche. Alerté par le syndicat des journalistes, Jean-Claude Mailly a envoyé au PDG du groupe (Rolf Heinz) une lettre dans laquelle il l’interroge sur la pérennité de l’emploi de ces salariés et sur les visées d’un tel transfert qui aurait aussi pour conséquence de réduire la présence des syndicats dans l'entreprise, en particulier de FO, victime aujourd’hui de pressions en tout genre.

« Les dirigeants ont trouvé là un moyen habile de nous faire payer les récents mouvements pour la défense des salaires et des pigistes », estime Fabienne Vadon-Chiche, avant de préciser « qu’ils n’ont toujours pas digéré les hausses de salaires d’environ 5 % qu’ils ont été contraints de lâcher en 2011, à la suite d’une grève particulièrement suivie en mars ». Les syndicats sont déterminés à tout mettre en œuvre pour faire reculer la direction sur ce projet qui lui a déjà valu une première grève massive le 10 janvier dernier pendant plusieurs jours.

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