Organisations
Payer pour aller travailler : la grogne fait le plein chez les salariés du commerce
Des salariés du commerce très exposés à la hausse des carburants : urgence à réagir
Après le coup de pompe d'Emmanuel Macron, la pétition s’enflamme pour une baisse des prix des carburants à la pompe. Parmi les signataires, les salariés du commerce s’y trouvent bien représentés car ils sont particulièrement exposés à cette hausse des carburants, donc à une baisse de leur pouvoir d’achat. Le ras-le-bol de payer de plus en plus cher pour aller travailler va croissant. Les représentants CFE-CGC de la fédération du commerce et des services en sont les échos. C’est cette réalité qui s’impose.Pas de commerce sans transport
Les salariés subissent cette contradiction de plein fouet.
Il est socialement inacceptable de faire payer aux salariés le coût d’une transition énergétique qui ne se traduit par absolument rien de concret pour eux. Le commerce est la plus parfaite illustration de l’empreinte de la voiture. Les salariés du secteur sont en effet, en grande partie, obligés de prendre divers transports pour rejoindre leur lieu de travail, dans une zone commerciale oubliée des transports collectifs. Ces zones commerciales, qui fleurissent en périphérie des villes en se greffant facilement aux grands axes routiers, contribuent au passage à la désertification commerciale des centres villes. Les salariés subissent de plein fouet cette contradiction entre les injonctions environnementales à agir pour réduire l’empreinte carbone et les réalités économiques.
Salariés et clients : même combat pour un gel de la hausse des taxes
La situation est la même pour les clients que tout incite à prendre leur voiture pour faire leurs courses. Eux aussi subissent les conséquences de la hausse sur leur pouvoir d’achat, donc sur leur motivation à rouler pour acheter. Cette hausse a des conséquences sur le niveau de la consommation, elle pose des incertitudes sur l’évolution du chiffre d'affaires et aura des conséquences sur le maintien de l’emploi.
La hausse des prix des carburants fait converger salariés et clients vers la revendication d’un gel de la hausse des taxes. Cela n’a pas toujours été le cas. Notamment concernant le travail du dimanche, sujet sur lequel notre fédération a affiché son opposition. C’est maintenant, à l’approche des fêtes de fin d’année, que le gel doit se décider. Il n’est pas question d’attendre les premiers signes de la transition énergétique avec, par exemple, des constructions de zones commerciales qui intégreraient dès le départ les transports collectifs nécessaires. Ce n’est pas le doublement de la prime écologique (5 000 €) sur l’achat d’un véhicule électrique ou hybride qui contribuera à changer la donne pour la forte majorité des salariés que nous représentons. Non à une transition inéquitable, oui à des transports citoyens suffisants, confortables et à énergie propre.
Contact : René Roche, président de la FNECS - rroche@fnecs.org - 06 14 82 07 72