Report de la réforme des services déconcentrés de l'État à un contexte approprié
À plusieurs reprises (encore début mars), j'ai eu l'occasion ici d'évoquer les intentions gouvernementales en matière de réforme de l'organisation territoriale des services de l'État, le Premier Ministre ayant fermement rappelé aux préfets la nécessité de boucler ce dossier pour la fin juin. C'était sans compter avec la grave crise sanitaire que nous traversons, laquelle souligne l'importance de la place et du rôle des services publics en de telles circonstances, pour ceux qui l'auraient oubliée. En quelques jours, tous les dogmes et approches comptables ont été sérieusement mis à mal...
On dit souvent que la santé n'a pas de prix mais lorsque la santé de la population et des salariés est en jeu, toute celle de l'économie entière peut en souffrir. Osons croire que, le moment venu, ceux qui n'avaient de cesse de mettre le service public à mal sauront en tirer toutes les leçons.
Ainsi, dans le prolongement du discours du Président de la République le 16 mars sur la suspension des réformes telles que celles des retraites ou de l'assurance chômage et compte tenu de la nécessaire mobilisation des agents publics des administrations centrales, régionales ou départementales, le secrétaire général du gouvernement vient d'annoncer la suspension du processus de réforme des services déconcentrés de l'État, renvoyant la mise en œuvre de ce dossier « à un contexte plus approprié ». En clair et en l'état, cela pourrait mener à un report à janvier 2021.
Pour mémoire, il s'agissait :
- de la mise en place de secrétariats généraux communs aux directions départementales inter-directionnelles (DDI) et aux préfectures dans chaque département ;
- de nouvelles directions départementales regroupant les compétences actuelles des directions départementales de la cohésion sociale (DDCS) des directions départementales et régionales de la Jeunesse, des sports et de la cohésion sociale ainsi que les unités départementales des directions régionales des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi (DIRECCTE).
Nul doute que les sujets du moments mènent à définir d'autres priorités que la mise en œuvre de la phase de préfiguration qui était entamée.