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20 / 03 / 2019 | 121 vues
Jacky Lesueur / Abonné
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Protection sociale : les Français comptent sur l’Union européenne

À l’occasion du colloque qu’elle a organisé la semaine dernière à Strasbourg intitulé « Les associations de solidarité font l’Europe sociale », l’UNIOPSS (*)  a présenté, en ouverture de l’événement, les résultats d’une enquête réalisée fin février par l’institut IPSOS auprès d’un échantillon national représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
 

Comme le souligne l'UNIOPSS, dans  un contexte où les citoyens européens réclament de plus en plus une « Europe qui protège », l’enquête menée avec le soutien du groupe Vyv, apporte un éclairage sur l’opinion et les attentes des Français sur le rôle de l’Europe en matière de protection sociale, avec des résultats parfois assez éloignés des idées reçues sur une défiance des citoyens à l’égard de l’Union européenne (**).
 

Les principaux enseignements :

  • l’amélioration des droits sociaux des Européens (droit du travail, protection sociale, système de santé…) doit faire partie des priorités de l’Union européenne dans les années qui viennent ;
  • l’Union européenne est perçue comme un acteur légitime (71 % des Français considèrent qu’elle joue un rôle important en matière de protection sociale) et surtout crédible car elle dispose déjà d’un bilan dans ce domaine (mise en place d’un fonds social européen en faveur des régions, d’un cadre européen sur le temps de travail…).

Mais quand ils se projettent dans l’avenir, les Français expriment des attentes encore plus fortes.

  • ils sont ainsi 80 % à souhaiter l’harmonisation des systèmes sociaux des différents pays européens en se basant sur les législations les plus protectrices, 60 % d’entre eux considérant d’ailleurs qu’il s’agit d’un objectif réaliste dans les dix ans à venir.

En revanche, sur la question sensible de la répartition des tâches entre l’Union européenne et les États, les résultats varient selon le domaine abordé.
 

Les Français pensent ainsi majoritairement que la politique migratoire devrait être gérée à l’échelle de l’Union tandis que la mise en place d’un salaire minimum européen (souhaitée par 89 % des répondants) et, plus encore, la gestion des systèmes de retraite en Europe, devraient l’être au niveau de chaque État.
 

Dans le même temps, face à des institutions qui paraissent toujours plus éloignées pour les citoyens européens, association, mutualité et réseaux de l’ESS portent un discours pour une Europe sociale et solidaire.
 

La Mutualité française, pour sa part, considère, dans son « Manifeste Construisons ensemble l’Europe sociale de demain ! » que  « L’Union ne pourra plus se limiter à sa « clientèle » habituelle. Historiquement, sa politique agrée les entreprises, les étudiants, les personnes diplômées et aisées »  et qu'elle doit aussi bénéficier aux plus précaires, notamment les jeunes, qui pour certains y voient une menace plutôt qu’une opportunité."

Par ailleurs, à noter aussi, la publication du  Manifeste pour une Europe solidaire conduit par une quarantaine d’associations et réseaux associatifs (Uniopss, Fédération des acteurs de la solidarité, Aequitaz, le Samu social de Paris…) et qui invite toutes les institutions européennes et en particulier les futures eurodéputés à « s’engager plus fortement et plus concrètement pour les droits et le bien-être des citoyens ».


De son côté, le Collectif Pour une Europe solidaire identifie quatre axes d’action :
 

  • La mise en place de mécanismes coercitifs à l’égard des États ne respectant pas le Socle des droits sociaux
  • Une politique européenne d’accueil digne et solidaire
  • Dépasser la seule logique des marchés et mettre fin aux politiques d’austérité
  • Facilité l’accès des associations à ces financements.
     

Et aussi, Social Economy Europe, dont ESS France est membre avance une dizaine de propositions dans son Memorandum pour les élections européennes 2019 qui en appellent à intégrer l’économie sociale et ses acteurs comme un acteur moteur des droits sociaux, de la politique de cohésion sociale et des objectifs de développement durable et de l’emploi dans l’Union.

(*) Créée en 1947, l’UNIOPSS (Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés non lucratifs sanitaires et sociaux) est une association de loi 1901 reconnue d’utilité publique.

Elle a pour vocation d’unir, de défendre et de valoriser les acteurs privés non lucratifs de solidarité et porte auprès des pouvoirs publics la voix collective des associations des secteurs sanitaire, social et médico-social, engagées aux côtés des personnes vulnérables et fragiles.

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