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25 / 11 / 2021 | 121 vues
Elsa MARTINEZ / Membre
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Près d’un étudiant sur deux juge les mouvements de citoyens plus efficaces que les syndicats pour obtenir de nouveaux droits sociaux

Partant du constat que les primo-managers ont majoritairement suivi des cursus où il n’est qu’exceptionnellement question des relations sociales et que ces jeunes y seront inévitablement confrontés, l’association Réalités du dialogue social mène des actions de sensibilisation dans les universités et grandes écoles depuis plusieurs années. Le chemin à parcourir pour les familiariser au dialogue social reste encore long et sinueux, comme en attestent les résultats du baromètre « gouvernement, patrons et syndicats : c’est quoi, le dialogue social, pour toi ? » réalisé par l’association.

 

Pour la troisième année consécutive, la perception des relations entre employeurs et salariés reste négative aux yeux des jeunes générations. Ces derniers les jugent distantes (61 %), compliquées (50 %) ou conflictuelles (39 %). Seul 1 étudiant sur 5 les estime constructives, 1 sur 10 les trouve équilibrées et uniquement 2 % d’entre eux les considèrent fluides.

 

Dans le champ médiatique, le syndicalisme de contestation tend à s’imposer et à occulter la culture de la concertation et de la négociation. Dès lors, les organisations syndicales restent assimilées à leurs actions de revendication pourtant considérées comme peu opérantes, notamment à la grève qui est analysée comme un échec du dialogue social pour 60 % des répondants. Ainsi, 1 étudiant sur 2 estime que les syndicats ne parviennent plus à obtenir gain de cause lorsqu’ils se mobilisent et 23 % jugent même leur activité comme étant de nature à empêcher l’évolution de l’entreprise. Ils sont autant à considérer que les organisations syndicales ne comprennent pas les préoccupations des salariés et des citoyens. Force est de constater que les mouvements citoyens gagnent du terrain : la proportion d’étudiants considérant que ces derniers sont plus efficaces que les syndicats a gagné 12 points en un an, passant de 36 à 48 %.  

 

Cette image négative est toutefois gommée au niveau des entreprises avec des étudiants qui légitiment la place des organisations syndicales au sein de ces dernières. Pour 76 % des sondés, « dans toute entreprise, on a besoin de syndicat », y compris là où les salariés entretiennent de bonnes relations sociales ou lorsqu’il existe un dialogue direct avec les managers.

 

Pourtant, les étudiants considèrent que les avancées sociales se font principalement au niveau des branches, à travers des conventions collectives (52 %), suivies de près par l’État et le code du travail (46 %). L’entreprise ne convainc que 30 % des interrogés. D’ailleurs, à ce niveau, ce sont davantage les DRH et la direction qui demeurent, à leurs yeux, responsables de la conduite des relations sociales plutôt que les syndicats (39 % contre 11 %). Ce cru 2021 du baromètre révèle une nette progression de l’implication des managers (+ 9 points) au détriment des DRH (- 15 points).

 

Interrogés sur leurs attentes à l’égard des syndicats, les étudiants évoquent les questions liées au collectif, notamment la protection des citoyens au travail (conditions de travail, écoute du collectif, droits des salariés…) davantage que la construction et la défense de l’individu (ASC, rémunération, emploi, conseils individuels…). Pour autant, les critères pour postuler dans une organisation à l’issue de leurs études restent personnels (conditions de travail pour 77 % des étudiants, l’intérêt de la mission pour 67 %, la rémunération pour 58 %, l’équilibre vie professionnelle-vie personnelle pour 58 %) loin devant les avantages sociaux proposés (12 %), la qualité du dialogue social (18 %), la RSE (21 %), la sécurité de l’emploi (27 %) et le climat social (37 %).

 

Finalement, les futurs actifs sont aussi nombreux à craindre l’entrée sur le marché du travail (difficultés d’embauche, précarité, conditions de travail etc.) qu’à se déclarer confiants, un sentiment souvent porté par des premiers pas convaincants dans le monde de l’entreprise (alternance et stage).


 

Réalités du dialogue social s’est associée au quotidien Ouest-France et au journal étudiant Le Drenche. Ainsi, 200 participants issus de diverses disciplines (commerce-économie-gestion, sciences humaines et sociales, droit-sciences politiques, sciences, médecine…) ont répondu au questionnaire en ligne entre mai et octobre 2021. Si ce taux de réponses ne rend pas l’échantillon de ce sondage représentatif, il n’en est pas moins significatif pour en dégager des enseignements instructifs.

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