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14 / 04 / 2022 | 72 vues
Michel Beaugas / Abonné
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Permanence de l’inquiétude des Français sur l’évolution du système de retraite

La réunion plénière du Conseil d’orientation des retraites (COR) du 24 mars dernier, était consacrée aux « opinions sur les retraites ».


Les enquêtes d’opinion sur la retraite auprès des Français sont nombreuses (enquêtes académiques, statistiques ou encore sondages ponctuels), particulièrement dans un contexte de réforme ajournée (celle de 2020 visant à instaurer un système universel de retraite) ou annoncée dans le cadre des débats présidentiels de 2022.


Ces enquêtes montrent une permanence de l’inquiétude des Français sur l’évolution du système de retraite en général comme pour leur situation individuelle, inquiétude qui peut être nourrie par les débats accompagnant les réformes depuis 1993. Pour autant, les Français semblent attachés au système actuel et à son fonctionnement, même si une majorité d’entre eux accepte qu’il soit réformé.


Enfin, toujours selon le baromètre DREES, un Français sur deux est attaché à un système de retraite qui bénéficie à tous, sans distinction de catégories sociales ni de statut professionnel. Des disparités peuvent cependant être observées en fonction des revenus perçus et des opinions politiques.


Quelle que soit l’enquête considérée, une majorité de Français se déclare pour des réformes afin de préserver le système de retraite par répartition tel qu’il existe.


Néanmoins, si plus d’une personne sur 5 déclare que le recul de l’âge est le levier à privilégier pour préserver le système de retraite dans le baromètre de la DREES, les mesures concrètes de recul de l’âge légal apparaissent toujours assez impopulaires.

 

Ainsi, la moitié des personnes interrogées dans le baromètre « Les Français, l’épargne et la retraite » de 2021 répond « en aucun cas l’une ou l’autre ». Il montre ainsi un décalage important entre l’âge idéal auquel les individus souhaiteraient partir à la retraite (autour de 60 ans en moyenne) et l’âge auquel ils pensent pouvoir le faire (proche de 65 ans en moyenne).


Cet écart est d’autant plus marquant que les trois quarts des actifs considèrent qu’il n’est plus acceptable de travailler après 65 ans ; une partie des répondants projette donc de travailler au-delà de l’âge qu’ils considèrent comme acceptable et de l’âge effectif de départ à la retraite (actuellement de 62,2 ans, proche de l’âge légal d’ouverture des droits).


L’enquête « Motivations de départ à la retraite » de la DREES permet d’explorer ses différents aspects. 73 % des nouveaux retraités partis entre mi-2019 et mi-2020 déclarent ainsi être partis à la retraite dès que possible. Cette enquête fait état d’une grande stabilité des motivations de départ à la retraite déclarées par les nouveaux retraités depuis que l’enquête est réalisée.


81 % des nouveaux retraités citent le souhait de profiter de la retraite le plus longtemps possible et 78 % celui d’atteindre l’âge légal d’ouverture des droits, ces deux motivations ayant gagné en importance par rapport à 2017.


Vient ensuite le bénéfice du taux plein pour 68 % des personnes interrogées. Les préoccupations financières ne sont pas absentes des motivations de départ à la retraite, puisque 61 % des nouveaux retraités disent que le fait d’avoir atteint un niveau de pension suffisant a joué dans leurs décisions de départ à la retraite.

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