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15 / 09 / 2025 | 40 vues
ECHOBRIDGE SAS / Membre
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Lutter contre les violences au travail : un sujet brûlant

Un projet personnel


Le temps est morose, la pluie battante, les interrogations permanentes. En plein mois de décembre, sur le chemin qui le mène à son emploi, le « foyer », Soulemane se rappelle de l’importance du travail qu’il mène et des missions qu’il entreprend. Oui, le mot est juste, car pour lui, c’est une mission de vie : aider, instruire et améliorer. Pour autant, être éducateur au foyer de Pantin n’est pas une mince affaire. « Les éducateurs faisaient très bien leur travail, mais on sentait que quelque chose ne fonctionnait pas. Les moyens n’étaient pas là » affirme-t-il.


Soulemane est pourtant très attaché à l’idée d’aider les plus jeunes. Il est l’aîné d’une famille de neuf enfants. Dès douze ans, il change les couches de ses frères et soeurs. Passionné de football, il est également éducateur-entraîneur pour les jeunes du XIXe arrondissement de Paris. Mais la difficulté du travail, les coupes budgétaires et le manque de moyens le poussent à voir plus loin, à tenter d’insuffler un réel changement. Passionné par l’entrepreneuriat et informaticien de formation, le jeune natif du XIXe arrondissement aspire alors à créer une application de lutte contre les violence et le harcèlement en milieu scolaire.


Mais au détour d’une expérience avec « La Ruche » (« La Ruche » est un incubateur qui accompagne les jeunes entrepreneurs dans leur projet d’entreprise, NDLR), Soulemane comprend que cette question existentielle touche également le monde du travail. Son projet devient plus clair : il va fonder une application de lutte contre le harcèlement et les violences au travail baptisée Echobridge.


Des rencontres


Septembre 2024, alors que le néo-projet débute sur les chapeaux de roue, Soulemane retrouve une amie de longue date, Mathilde. Dès lors, le sujet d’Echobridge s’installe au coeur de la discussion. Surprise, intéressée puis passionnée, la jeune femme s’éprend du projet.


Mathilde a travaillé plusieurs années en tant qu’assistante de production. Finalement lassée du train de vie « métro, boulot, dodo », elle aspire à découvrir tant d’autres choses et quitte Paris. La vingtenaire est une amoureuse du voyage et des rencontres. Son principal compagnon de route : sa curiosité et son abnégation. C’est alors qu’elle pose ses valises au Brésil, en Argentine puis à Bali. C’est sur celle qu’on surnomme « l’île des dieux » (d’après la croyance hindouiste Bali est une île appartenant aux Dieux ainsi qu’aux esprits ancestraux, NDLR) que Mathilde développe son goût pour l’entrepreneuriat en contribuant à l’ouverture d’une épicerie. Définitivement de retour dans la capitale française mais lassée des directions qui ne prennent pas en compte la santé mentale de ses salariés, elle décide de prendre part au projet en tant que cofondatrice de l’application.


Très vite, d’autres talents rallient l’aventure. Anthony, lui-même jeune fondateur d’une entreprise de développement logiciel, « Appside », rejoint le projet en tant que développeur web, tandis que Tifène endosse le rôle de responsable commerciale.


Un projet prometteur


L’objectif affiché est simple : offrir aux salariés un outil concret pour signaler leur mal-être et aux entreprises un moyen de mieux le prendre en charge. Echobridge se présente donc comme une application innovante dédiée à la lutte contre les violences interpersonnelles en entreprise : racisme, sexisme, harcèlement…

 

Concrètement, chaque collaborateur peut, via l’application, transmettre un signalement à plusieurs référents choisis préalablement par l’entreprise. Ces derniers peuvent ensuite choisir d’appliquer leur politique de gestion de conflit propre à l’entreprise ou de solliciter un médiateur via un partenariat avec RME. Cette fonctionnalité permet de renvoyer les victimes vers les meilleurs interlocuteurs, notamment dans le cadre de violences sexistes et sexuelles.


Au-delà du signalement, Echobridge intègre plusieurs fonctionnalités pensées pour améliorer le climat de travail, à l’instar de la « météo de l’humeur ». Cette dernière permet aux salariés d’indiquer anonymement leur état d’esprit au cours de la semaine (stressé, calme et motivé). Les données agrégées donnent aux directions une photographie globale du moral des équipes.


D’autres outils devraient bientôt voir le jour. La « boîte aux lettres » permettra aux salariés de répondre anonymement à un questionnaire afin d’évaluer son bien-être et celui du groupe. Puis, Echobridge ambitionne de développer un outil de plainte entièrement géré par l’intelligence artificielle afin de mieux accompagner les victimes.


De l’incubateur de « La Ruche » à la « BPI », jusqu’à la « BNP », plusieurs structures ont déjà choisi d’accompagner l’application, signe que ce projet résonne au-delà de ceux qui le portent. L’équipe fondatrice ambitionne de faire d’Echobridge un acteur reconnu de la prévention du mal-être au travail.


Un sujet qui fait tache d’huile


Violence, harcèlement, burn out, voilà des mots qui nous effraient, pire nous tétanisent. D’autant plus lorsqu’ils interviennent dans un cadre quotidien, celui du travail. Dans son discours de politique générale, l’ancien Premier ministre François Bayrou déclarait que la santé mentale serait la grande cause nationale de 2025. Mais qu’en est-il aujourd’hui ? Un rapport publié en février 2025 par la Défenseuse des droits, concernant les enquêtes internes réalisées à la suite de signalements de discrimination en entreprise ou en administration explique que « près d’une personne active sur trois déclare avoir personnellement été victime de discrimination ou de harcèlement discriminatoire ». Un fait qui touche particulièrement les femmes et les minorités.

 

Parmi ces actifs, près d’un tiers n’ont entrepris aucune démarche à la suite des faits. Une décision qui s’explique notamment par le fait qu’elles ne savaient pas ce qu’elles auraient dû faire.


Désormais, l’application innovante Echobridge permet de recueillir ces plaintes et de les traiter dans les plus brefs délais. Le but étant de garantir une atmosphère saine au travail et ainsi lutter contre toute forme de discrimination. Un projet que Soulemane, Mathilde, Tifène et Anthony mènent à bras-le-corps, convaincus qu’ensemble, ils peuvent faire évoluer le monde du travail.


Echobridge a encore tout à prouver, mais son existence dit déjà beaucoup de l’urgence de repenser le bien-être au travail.

 

Article écrit par Arthur FRITEL-SINA ( Linkedin : Arthur FRITEL-SINA | LinkedIn )

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