Organisations
Les jeunes et l'avenir du travail : les préconisations du CESE
Dans un monde du travail marqué par l’incertitude associée aux transformations techniques, économique et environnementales, la jeunesse doit relever les défis de l’insertion dans l’emploi mais elle affiche aussi une forte aspiration au bien-être individuel et collectif dans l’exercice d’un travail qui ait du sens.
Les nombreuses contributions recueillies par le Conseil économique, social et environnemental (CESE) lors de la consultation citoyenne organisée pour répondre à cette saisine du Premier Ministre peuvent aisément en attester.
Dans l'avis présenté en séance plénière au nom de la section du travail et de l’emploi par Dominique Castéra, du groupe des entreprises (membre de la CNIL, ancienne DRH du groupe Safran), et Nicolas Gougain, ancien responsable associatif, siégeant à la section du travail et de l’emploi en tant que personnalité associée, le CESE a élaboré près d'une trentaine de préconisations autour trois axes :
- améliorer l’accès des jeunes au monde du travail ;
- rendre le travail plus riche et émancipateur avec une attention soutenue portée à la qualité de vie au travail et à l’articulation des temps de vie ;
- mieux accompagner les transitions professionnelles pour anticiper et maîtriser des transformations techniques, sociales et environnementales de grande ampleur.
Que faut-il en retenir pour l'essentiel ?
Le CESE considère que les jeunes doivent pouvoir débuter leur vie professionnelle dans un climat de confiance. Dans ce but, il recommande :
- aux employeurs de donner la priorité aux embauches en CDI et de limiter le recours aux contrats courts ;
- et aux acteurs de l’insertion professionnelle (service public de l’emploi, employeurs et branches professionnelles) d’assumer, dans le cadre juridique issu de la réforme de la formation professionnelle, toutes leurs responsabilités pour assurer, par un suivi plus efficace, l’accompagnement vers un emploi stable des jeunes sortis de parcours d’alternance.
Il rappelle que la montée en puissance de la « garantie jeunes » nécessite des efforts financiers et de coordination.
Au-delà, le CESE énonce des mesures visant à rendre tous les jeunes capables d’accéder à une qualification. Il s’agit notamment de permettre à tous de disposer d’un capital initial sur leur compte personnel de formation, qui n’est pour l’heure crédité qu’après une période dans l’emploi.
La consultation citoyenne s’est fait l’écho d’une aspiration générale en faveur d’un travail plus riche de sens et d’un engagement pour un modèle productif plus respectueux de la qualité de vie au travail et de l’environnement.
Le CESE recommande que les formes variées d’engagement des jeunes (bénévolat associatif et volontariat) soient reconnues comme expériences professionnelles.
Il souhaite des instruments efficaces de lutte contre les discriminations, un management soucieux du développement des compétences et des espaces de discussion sur l’organisation du travail et rappelle les enjeux d’une amélioration de la qualité de vie au travail et, au-delà, dans l’articulation entre vie professionnelle et vie personnelle, notamment sur les enjeux d’un exercice équilibré de la parentalité.
L’anticipation des transitions est pour le CESE essentielle.
Il souhaite le renforcement des droits individuels, dans le cadre du compte personnel d’activité pour sécuriser les parcours professionnels, dès le début de la vie active. En outre, il considère qu’une responsabilité sociétale des entreprises plus effective et transparente peut contribuer à renforcer la confiance et l’engagement des jeunes au travail.
Enfin, le CESE partage la vision de l’OIT sur la promotion d’un projet mondial de justice sociale et climatique, en phase avec les aspirations de la jeunesse.
L'avis a été adopté a une très large majorité.
Pour en savoir plus : https://www.lecese.fr/sites/default/files/pdf/Avis/2019/2019_09_jeunes_avenir_travail.pdf.