Le « plan de bataille » de la FHF pour les RH
La Fédération hospitalière de France (FHF) a présenté mercredi dernier les résultats de l’enquête «prendre des soins des professionnels de santé» (*) , après en avoir tiré les principaux constats, le représentant de l’hôpital public a dévoilé son «plan de bataille» pour les ressources humaines, remis aux pouvoirs publics.
L’étude pointe des difficultés structurelles persistantes «même si les effectifs des établissements ont augmenté de 3 % entre 2019 et mai 2022». Ainsi, 99 % des établissements déclarent des difficultés de recrutement (avec des situations variables selon les territoires et spécialités). Les vacances de postes demeurent importantes, à environ 15 000 infirmiers (soit un manque de 5 à 6%), 500 aides-soignants (2,5%) et près de 30% praticiens hospitaliers titulaires vacants. En outre, le taux d’absentéisme moyen continue de progresser (7,5 % en 2012, 9 % en 2019, 10 % en 2022).
«Nous devons tout repenser : modalités de formation, nombre de recrutements, respect de la vie personnelle, partage de la pénibilité́. C’est la raison pour laquelle la FHF a entrepris de construire un plan de bataille volontariste pour les ressources humaines», souligne Arnaud Robinet, son président.
Le premier objectif est d’augmenter le nombre de professionnels formés, en portant d’ici à 2025 les places ouvertes en première année de formation à 40 000 pour les infirmiers, 32 500 pour les aides-soignants et 12 000 pour les médecins. La fédération appelle également à créer 1 000 postes hospitalo-universitaires ainsi qu’un statut d’enseignant-associé pour les praticiens hospitaliers. Elle plaide pour «la facilitation de l’accès à la formation continue et l’assouplissement des voies de passage entre les carrières médicales».
Le deuxième axe concerne l’amélioration de la coordination et du travail en équipe. Les leviers identifiés portent notamment sur la formation, afin de valoriser les coopérations dès les études, ainsi que sur «l’évolution des métiers du soins», notamment en développant les équipes pluriprofessionnelles, les protocoles de coopération et les pratiques avancées.
Enfin, le troisième objectif vise à «amplifier les politiques d’attractivité́ et de fidélisation au sein des hôpitaux publics». Dans ce cadre, «la priorité́ doit être de tendre vers un meilleur partage des contraintes entre tous les acteurs de la santé et une revalorisation pérenne des rémunérations du travail de nuit et de week-end», souligne la FHF.
(*) https://www.fhf.fr/sites/default/files/2023-02/FHF_R%C3%A9sultats_enqu%C3%AAte_2023_0.pdf