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27 / 01 / 2025 | 40 vues
Alexandre Beau / Membre
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Eric Chenut juge « surréaliste » une contribution spécifique des complémentaires

Les vœux de la Mutualité Française ont permis à la fédération, par la voix de son président, de faire part de son opposition au projet du gouvernement de taxer davantage les complémentaires et de revenir sur son actualité.


Eric Chenut, président de la fédération, a salué la vision pluriannuelle des ressources consacrées à notre système de santé voulue par le Premier ministre. Mais cette approche suppose également de s’interroger sur «la soutenabilité de la dépense globale», a-t-il souligné. Parmi les autres annonces gouvernementales du début d’année intéressant les Ocam, Eric Chenut est revenu sur le relèvement de l’Ondam, jugeant le nouveau taux (3,3%) «plus réaliste», et sur l’abandon du relèvement du ticket modérateur dont il «prend acte».


Toutefois, cette décision «ne peut pas se traduire par une autre forme de transfert qui viendrait se substituer par une contribution, sous une forme ou sous une autre, des complémentaires santé» a pointé le président.

 

La semaine dernière, la ministre du Travail et de la Santé, Catherine Vautrin, a plaidé pour la mise à contribution des mutuelles aux dépenses de santé, justifiant cette proposition par la hausse des tarifs (6% en moyenne pour les mutuelles selon la fédération). «En début d’année 2025, cela serait bien hasardeux de dire si les cotisations seront trop importantes ou pas au regard de la dynamique des dépenses de santé, des nouvelles dépenses, etc.


Nous verrons à la fin de l’année, et s’il y avait un surcroît de cotisations pour certains organismes, des modalités existent. Si nous avons de l’argent à rendre ce n’est certainement pas à l’Etat mais aux adhérents», répond le «patron» de la FNMF.
 

La piste de la ministre est ainsi qualifiée de «surréaliste». Evoquant un déficit de l’Assurance Maladie principalement lié au non-financement des mesures Ségur, à hauteur de 11,5 Mds €, et aux 3 Mds € d’exonération de cotisations, «on ne voit pas pourquoi nous devrions être les variables d'ajustement de décision budgétaire qui ne nous concerne pas », a ajouté Eric Chenut.

 

La fédération sera reçue  par Catherine Vautrin et Yannick Neuder, ministre chargé de la Santé et de l’Accès aux soins. Identifiée comme un des moyens de gagner en efficience, la lutte contre la fraude est au menu du PLFSS à travers un partenariat entre les Ocam et les pouvoirs publics. Une disposition, prévue dans la précédente mouture et qui sera a priori conservée dans la nouvelle version, organise les échanges d’informations entre les CPAM et les complémentaires.

 

«C’est une mesure qui nous convient globalement bien, mais que nous souhaiterions améliorer sur au moins deux aspects », a souligné Séverine Salgado, directrice générale de la Mutualité Française. Le premier concerne «la symétrie des informations qui peuvent être échangées». Et le second, porte sur la possibilité d’introduire un intermédiaire entre les Ocam et les caisses primaires, en particulier.


L’actualité de la FNMF est aussi marquée par le Congrès 2025 qui se tiendra du 18 au 20 juin prochains à Agen. «L’idée est vraiment que ce temps puisse nous permettre de progresser collectivement sur ce que sera notre rôle à 10 ans», a souligné Eric Chenut.


Cette «projection des entreprises mutualistes », concernera toutes leurs activités (couverture santé, prévoyance, épargne retraite, dépendance, actions de prévention et d'accompagnement, …). Les échanges et réflexions porteront également sur le Livre III, avec de fortes préoccupations face à des établissements fragilisés par «l’attrition des financements publics nationaux comme territoriaux».

 

Le Congrès visera ainsi à «questionner les réponses actuelles» et à se pencher sur «les réponses à construire, à faire évoluer, à inventer pour répondre y compris aux enjeux liés à la transition démographique».


Enfin, les enjeux de santé mentale, confirmée en tant que Grande cause nationale 2025, seront également abordés lors de l'événement.

 

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MUTUELLES EN HAUSSE : UNE NOUVELLE CONTRIBUTION POUR COMPENSER LES DÉPENSES DE SANTÉ 

 

En réponse à la récente augmentation des tarifs des mutuelles, le gouvernement français envisage d'introduire une nouvelle contribution pour les complémentaires santé.

 

Cette décision s'inscrit dans le cadre des efforts déployés pour équilibrer les dépenses de l'Assurance maladie.

 

Les mutuelles ont récemment annoncé une augmentation de leurs cotisations, attribuant cette hausse à la montée des coûts des consultations médicales.

 

Cette situation a suscité des préoccupations parmi les consommateurs, qui voient leurs primes augmenter sans une amélioration notable des prestations.

 

Face à ces augmentations tarifaires, le gouvernement cherche à récupérer une partie des fonds collectés par les mutuelles. L'objectif est de compenser les dépenses croissantes de l'Assurance maladie, tout en assurant que les contribuables ne soient pas les seuls à supporter cette charge financière.

 

Le gouvernement envisage de relever temporairement la taxe de solidarité additionnelle (TSA) sur les cotisations des mutuelles. Cette mesure vise à générer environ 1,1 milliard d'euros, qui seront réinjectés dans le système de santé public pour alléger le budget de l'Assurance maladie.

 

Ce plan suscite toutefois des débats, notamment en ce qui concerne l'impact potentiel sur les cotisations des adhérents et la viabilité à long terme de cette solution.

 

Les réactions à cette proposition sont partagées. Les associations de consommateurs craignent que cette nouvelle contribution ne se traduise par une nouvelle hausse des cotisations pour les assurés, aggravant ainsi la situation financière des ménages.

 

De leur côté, les mutuelles s'inquiètent de l'impact sur leur capacité à offrir des services compétitifs et de qualité.

 

Le débat est loin d'être clos, mais il est clair que des mesures audacieuses sont nécessaires pour garantir la pérennité du système de santé français. Les discussions se poursuivront dans les semaines à venir, avec l'espoir de trouver une solution équilibrée qui réponde aux besoins des patients, des mutuelles et du gouvernement.