Participatif
ACCÈS PUBLIC
05 / 09 / 2024 | 32 vues
Jacky Lesueur / Abonné
Articles : 1877
Inscrit(e) le 04 / 03 / 2008

Baisse de l’absentéisme des salariés français du secteur privé pour la première fois depuis 2016

Les études et les rapports sur l'absentéisme ne manquent pas. Avant l'été j'ai déjà eu l'occasion de faire état dans ces colonnes du baromètre Ayming-ag2r-la-mondiale publié régulièrement depuis des années Il indiquait que le  taux d’absentéisme moyen était globalement en baisse en 2023. 

 

La tendance observée  semble bien se confirmer...

 

Pour la sixième année consécutive, WTW en France, vient de présente les résultats de son baromètre sur l’absentéisme dans le secteur privé, à partir d'une enquête réalisée  sur  l’observation de 420 280 salariés issus de plus de 2000 entreprises du secteur privé sur une période de 5 ans.

 

Les principaux éléments à retenir:

 

- Pour  la première fois depuis 2016, une inflexion de l’absentéisme (hors année 2020 marquée par la crise sanitaire).

 

  • En 2023, le taux d’absentéisme a atteint 4,8%, en baisse de -10,3% par rapport à l’année précédente (5,4%). Cette inflexion s’explique par le recul du nombre de salariés qui s’arrêtent au moins une fois dans l’année. En effet, 34% des travailleurs français se sont arrêtés au moins un jour au cours de l’année, contre 43% en 2022, soit une diminution de -21%. De même, la part des salariés en arrêt deux fois ou plus au cours de l’année passe de 28,5% à 22%.

  • 94% des arrêts sont dus à la maladie. Les accidents de travail, de trajet et les maladies professionnelles représentent seulement 6% des arrêts (4% en 2022), mais ils contribuent pour près de 16% à l’absentéisme, compte tenu d’une durée d’absence plus de 3 fois plus longue (67 jours contre 18 jours pour la maladie). Les secteurs du transport, de la construction, de la santé et de la restauration restent les plus touchés par les accidents de travail, alors que l’industrie extractive et la construction sont les plus impactées par les maladies professionnelles.

  • En 2023, 6% des arrêts dépassent 90 jours, représentant plus de la moitié de l’absentéisme, en hausse par rapport à 2022 (4%), ce qui explique en partie l’augmentation de près de 15% de la durée moyenne par arrêt (23,1 jours contre 20,2 jours en 2022).

  • A l’image des dernières années, le vendredi reste le jour d’absence le plus important, quelle que soit la catégorie socio-professionnelle ou le secteur (taux d’absentéisme de 5,08% contre 5,60% en 2022).

 

Une diminution qui concerne toutes les populations de salariés
 

  • Le taux d’absentéisme des femmes (5,8% contre 6,3% en 2022) diminue moins que celui des hommes (4,2% contre 4,8% en 2022). Cela peut s’expliquer notamment par une surreprésentation des femmes dans certains secteurs d’activité, comme la santé ou l’hôtellerie-restauration, ou à des postes d’employés dont l’amélioration du taux d’absentéisme est parmi les plus faibles.

  • S’il baisse pour toutes les tranches d’âge, le taux d’absentéisme chez les salariés de 20-30 ans enregistre la plus importante diminution, passant de 3,6% en 2022 à 3% en 2023. Leur absentéisme est, en revanche, marqué par une multitude d’arrêts courts, avec une fréquence d’absences qui reste bien plus élevée (1,89 arrêt par salarié) que celle des populations plus âgées (1,64 arrêt par collaborateur âgé de 50-60 ans). 

  • Chaque catégorie socio-professionnelle a vu son taux d’absentéisme baisser en 2023. Les ouvriers combinent une forte prévalence (42,1% des salariés ont eu au moins un arrêt dans l’année) avec une durée moyenne par arrêt élevée (28,2 jours), ce qui peut s’expliquer par la pénibilité de leur emploi. Les professions intermédiaires et les employés ont une importante prévalence (respectivement 35,1% et 34% ont connu au moins un arrêt de travail en 2023) et une durée moyenne par arrêt modéré (20,2 jours et 22,8 jours). Enfin, les cadres sont les seuls dont la prévalence a augmenté entre 2021 et 2023 : 24,7% d’entre eux ont été arrêtés au cours de l’année passée, en hausse de +8,33% sur 2 ans. Leur fréquence d’arrêt (1,57 arrêt par collaborateur) est, en outre, celle qui a connu la plus forte progression depuis 2021 (+7,5%).

  • Le top 3 des secteurs d’activité avec le taux d’absentéisme le plus élevé demeure inchangé : la santé humaine et l’action sociale (7,56% vs. 8,32% en 2022), l’hébergement et la restauration (7,39% vs. 7,5% en 2022), ainsi que le transport et l’entreposage (6,18% vs. 6,84% en 2022).

  • La nature du contrat de travail a une grande importance sur le taux d’absentéisme des salariés : il est de 2,1% chez les travailleurs en CDD, soit plus de 2 fois moindre que chez ceux en CDI (5%).

  • Le Grand-Est est une nouvelle fois la région la plus touchée, avec le taux d’absentéisme (6,36%, en baisse de -11%) et la prévalence (38,5% des salariés ayant eu au moins un arrêt dans l’année) les plus élevés. Les Hauts-de-France (taux d’absentéisme de 6,04%, en diminution de -8%) et la Bourgogne-Franche-Comté (5,09%, en baisse de -9%) se situent respectivement à la deuxième et troisième place parmi les régions les plus impactées par l’absentéisme.

  • Après une augmentation de près de 44% entre 2019 et 2022, le coût direct de l’absentéisme par salarié (Indemnités Journalières de Sécurité sociale + Maintien de salaire + Indemnités Journalières de prévoyance complémentaires) est en légère baisse (-6%), s’établissant à 1 535€ en 2023. A ce coût, risquent désormais de s’ajouter les congés payés que vont accumuler les salariés en arrêt. En revanche, à compter de 2027, les entreprises n’auront plus besoin de déclarer l’arrêt maladie d’un collaborateur auprès de la Sécurité sociale. Cela devrait réduire le coût indirect de l’absentéisme en allégeant la charge administrative des employeurs.

 

Le Baromètre de l’absentéisme dans le secteur privé en 2023 est disponible ici

Pas encore de commentaires