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Paris : les bibliothécaires se déclarent « totalement opposés à toute nouvelle ouverture le dimanche »
Malgré les vacances scolaires, la Bourse du Travail était presque pleine ce jeudi 21 avril, à l’appel des syndicats (CFDT, CGT, Supap, UCP et UNSA) pour dénoncer les projets de la Mairie de Paris de prochainement ouvrir sept nouvelles bibliothèques le dimanche. Il est vrai que la municipalité ne propose aucune création de poste pour ces extensions, ce qui pour les bibliothécaires de la capitale constitue une « véritable provocation ». D’autant que les restrictions budgétaires en vigueur depuis plusieurs années ont eu pour conséquence la diminution importante de personnel dans les bibliothèques municipales de la capitale. « De fait, les établissements exsangues sont contraints de réduire leurs horaires d’ouverture en semaine quand ils ne sont pas carrément fermés brutalement, comme la bibliothèque de Château d'Eau (Xème) ! », pointent ainsi les syndicats (lire ici).
Selon le site ActuaLitté, dont l'un des journalistes était présent à cette assemblée générale, le personnel est, dans les conditions actuelles proposées par la mairie, « totalement opposé à toute nouvelle ouverture le dimanche » notamment celui de la bibliothèque Hélène Berr, rue de Picpus dans le XIIème, laquelle doit en principe être la première à essuyer les plâtres d’ici la fin de l’année. Une opposition des plus argumentées si l'on en croit la lettre ouverte que le personnel a envoyé à Bruno Julliard, adjoint en charge de la culture à Paris (lire ici). Cette lubie d’ouvrir plus longtemps des équipements municipaux en pleine austérité budgétaire a même amené un bibliothécaire à comparer la ville de Paris « à une famille surendettée qui voudrait encore acheter un écran plasma ». Pas très flucuat, voire carrément mergitur.
D’ailleurs, le personnel d’Hélène Berr a été très clair : « nos calculs sont a minima, si on n’a pas les quinze créations de poste, il sera impossible d’ouvrir le dimanche. Et même avec ça, les conditions de travail risquent d’êtres horribles ce jour-là », rapporte ActuaLitté. Les bibliothécaires de la rue de Picpus de prévenir Bruno Julliard : « nous ferons blocage, sachez-le ». Une déclaration applaudie par toute la salle et qui devrait ravir l’ancien syndicaliste étudiant.
Prochain rendez-vous fixé par l’intersyndicale : une grande manifestation dans la cour de l’Hôtel d’Albret (IVème), le siège de la Direction des affaires culturelles, mardi 10 mai. Une date symbolique pour l’exécutif parisien, n’est ce pas ? Une première étape puisque les syndicats comptent proposer d’autres actions pour les mois de mai et juin avec l’espoir de contraindre la Ville de Paris à ouvrir des discussions.