Au suivant…
La durée de vie des gouvernements s’est considérablement réduite ces derniers mois. Absence de majorité, dissolution, censure, échec du vote de confiance, la logique majoritaire de nos institutions est contrariée par une Assemblée nationale singulièrement fragmentée depuis les élections de juin 2024.
La chute du gouvernement Bayrou va conduire à la nomination d’un nouveau Premier ministre dans les prochains jours et d’une nouvelle équipe gouvernementale. Au suivant donc…
Mais pour combien de temps ? Et pourquoi faire ? S’il s’agit pour le futur Premier ministre de mener la même politique que ses prédécesseurs, son avenir politique pourrait bien venir s’écraser rapidement sur le mur de l’austérité.
Car là est la vraie question !
Peu importe le nom du prochain chef de gouvernement, l’enjeu sera de trouver une majorité pour faire adopter le budget 2026. Et si nous ne nous mettons pas en travers de sa route, il y a fort à parier que les mesures annoncées en juillet par le Premier ministre sortant soient reconduites sans grande modification. Il y a fort à parier que cette même politique qui, au prétexte de réduire l’endettement public, présente encore et toujours la facture aux travailleurs, aux retraités, aux demandeurs d’emploi… se poursuive inlassablement.
Cette même politique qui vient geler les salaires, les pensions et les prestations sociales, cette même politique qui vient diminuer les droits sociaux, affaiblir les services publics et notre protection sociale collective. Il faut tirer les leçons de la décennie 2010, l’austérité est un cercle vicieux. Au lieu de rétablir les économies, elle ralentit la demande, l’investissement et l’activité et in fine, creuse davantage les déficits publics qu’elle ne les résorbe.
Loin du discours catastrophiste sur la dette, répété par M. Bayrou, pour justifier des économies drastiques, au risque d’affoler lui-même les marchés financiers et de provoquer des tensions là où il n’y en a pas, les économistes sérieux, jusqu’à la présidente de la BCE, soulignent que la France n’est pas en faillite.
La mobilisation intersyndicale du 18 septembre contre l’austérité et pour des mesures de justice sociale et fiscale
Alors que déjà, dans tous les secteurs d’activité, les annonces de suppressions d’emplois se succèdent, il est indispensable de changer de politique et de construire collectivement de nouvelles réponses à court, moyen et long terme. Il est urgent de mettre en place une véritable politique industrielle, qui soit autre chose que de la communication, pour assurer la réindustrialisation du pays, permettant de relocaliser, pérenniser et développer des emplois de qualité. Il est indispensable de faire de l’investissement dans les services publics une priorité, pour qu’ils soient accessibles partout sur le territoire.
Le gouvernement est tombé mais pas ses projets funestes.
La mobilisation intersyndicale du 18 septembre viendra réaffirmer les attentes et les revendications des travailleurs, contre l’austérité et pour des mesures de justice sociale et fiscale.
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Mobilisons-nous pour un budget de justice sociale
18 septembre : mobilisons-nous pour un budget de justice sociale
Les pistes de budget présentées le 15 juillet par le Premier Ministre ont été immédiatement et
unanimement condamnées par nos organisations syndicales représentatives de la Fonction
publique : CGT, FO, CFDT, Unsa, FSU, Solidaires, CFE-CGC et FA-FP.
En effet, les différentes mesures budgétaires avancées sont d’une brutalité sans précédent. Le
Gouvernement a choisi encore une fois de faire payer les travailleuses et les travailleurs, les
précaires, les retraité·es, les malades : la suppression de deux jours fériés, des coupes dans les
services publics, le gel des salaires des fonctionnaires comme des contractuel·les, la
désindexation des pensions de retraites, le gel des prestations sociales, le doublement des
franchises médicales, la remise en cause de la 5ème semaine de congés payés… Autant de
mesures aussi brutales que profondément injustes. Ce qui creuse la dette, ce sont aussi les
baisses d’impôts pour les foyers les plus aisés et les 211 milliards d’aides publiques captées
par les plus grandes entreprises sans aucune contrepartie !
Les inégalités et le nombre de personnes basculant en dessous du seuil de pauvreté explosent,
les conséquences du changement climatique se multiplient et ont des impacts directs sur les
travailleurs et travailleuses, les services publics sont en crise, les salaires ne permettent pas de
vivre dignement de son travail…
Parce qu’elle est au cœur de l’austérité budgétaire portée par le gouvernement, la Fonction
publique est une des principales cibles des mesures annoncées.
Des plans sociaux qui ne disent pas leur nom sont déjà à l’œuvre dans la Fonction publique
territoriale et dans la Fonction publique d’État, des réductions d’effectifs sont encore annoncées,
les agent·es de la FPH attendent toujours l’ouverture d’une négociation au sujet de leur
protection sociale complémentaire, le supplément familial de traitement est mis en cause, les
missions qui exigent des déplacements ne peuvent plus être menées faute de financement, les
femmes enceintes se voient appliquer sans distinction la baisse de 10 % de leur rémunération au
titre du congé maladie ordinaire des arrêts maladie, …
Le constat est malheureusement partagé pour l’ensemble des trois versants de la Fonction publique : État,
Territoriale et Hospitalière.
Plus que jamais, la revalorisation des rémunérations, l’amélioration des carrières, l’amélioration
des conditions d'emploi et l’égalité entre les femmes et les hommes sont indispensables. D’autres
chantiers sont à mener pour améliorer les conditions de travail et garantir les moyens
indispensables à l’exercice des missions.
Nos organisations attendent que le gouvernement ouvre sans tarder des discussions sur les
revendications qu’elles portent depuis plusieurs années maintenant !
Aujourd’hui, pour nos organisations, la construction d’un tout autre budget porteur d’espoir, de
justice sociale et de justice fiscale est impérative.
Depuis le mois de juillet, nous sommes mobilisés dans l’ensemble des administrations,
collectivités, services, établissements, entreprises, territoires et professions en allant à la
rencontre des travailleurs et travailleuses afin qu’elles et ils signent la pétition intersyndicale
stopbudgetbayrou.fr
Aujourd’hui, nos organisations appellent à une journée de mobilisation sur l’ensemble du territoire,
le 18 septembre 2025, y compris par la grève et la manifestation.
Le musée des horreurs du projet de budget doit être abandonné. Les exigences sociales doivent être enfin
prises en compte !
Nous voulons :
• des moyens budgétaires à la hauteur des missions des services et des politiques
publiques,
• des mesures de créations d’emplois publics pour lutter contre la précarité, améliorer les
conditions de travail et de réalisation des missions de service public, pour répondre aux
besoins et renforcer la solidarité partout sur le territoire,
• des mesures salariales générales et la revalorisation des grilles indiciaires,
• des mesures instaurant enfin l’égalité salariale et professionnelle entre les femmes et les
hommes,
• l’abrogation de la baisse de 10 % des rémunérations pendant les congés de maladie,
• La garantie des droits des agent·es publics, au titre des politiques de protection et d’action
sociales,
• une protection sociale de haut niveau et l’abandon du recul de l’âge de la retraite à 64 ans,
• la justice fiscale, avec la mise en place de dispositifs qui taxent les gros patrimoines et les
très hauts revenus, contraignent le versement des dividendes et conditionnent fortement
les aides aux entreprises.
Nous appelons les agentes et agents publics à se mobiliser massivement pour changer la
donne et gagner des avancées !
Nos organisations restent en contact, conviennent de se revoir après cette journée de mobilisation
et de grève et se réservent la possibilité de prendre toute initiative qu’elles jugeront nécessaires
pour gagner un budget de justice sociale.
Rompre avec l’austérité, une urgence
Alors que les indicateurs sondant la santé de l’économie montrent toujours la fragilité de celle-ci ‒ situation qui impacte directement les travailleurs, actifs et retraités ‒, les différents gouvernements successifs n’ont toutefois cessé ces derniers mois de prôner et de concevoir des mesures dont la résultante est ‒ et serait ‒ une dégradation des droits de ces travailleurs.
Préconisant une réduction de plus en plus drastique des dépenses publiques, tout en évacuant toujours la possibilité de recettes fiscales et sociales supplémentaires en sollicitant plus largement les ultra-riches et les grandes entreprises, les gouvernements précédents ont donc voulu faire peser sur les travailleurs et les assurés sociaux, dont les plus modestes, la majeure partie des « efforts » sur les finances publiques.
Attaques sur la santé, sur les retraites, sur l’Assurance chômage, sur le temps de travail, sur les moyens des services publics et les salaires des agents…
De larges pans constitutifs du modèle social français ont ainsi été placés sous la menace de dégradations.
C’est faire payer la facture du « quoi qu’il en coûte » aux salariés, comme le répète régulièrement le secrétaire général de Force Ouvrière, Frédéric Souillot pour qui il faut sortir de la logique du Concours Lépine des mauvaises idées.
Mais si jusque-là les exécutifs passés ont présenté les efforts massifs demandés comme la seule solution pour parvenir à résorber la dette et réduire le déficit, nombre d’études, de statistiques, de rapports ou encore de déclarations d’économistes permettent de faire ressortir les paradoxes des mesures d’austérité, leurs dangers et leur caractère aberrant.
La confédération attend de rencontrer le nouveau Premier ministre pour lui porter ses revendications. Ce ne sera qu’après le 18 septembre, date de mobilisation interprofessionnelle de l’intersyndicale contre les politiques austéritaires.