Organisations
Pour les salariés, le LBO est un aspirateur à valeur ajoutée
Tour d'horizon après la dernière réunion du Comité de groupe des Casinos JOA (*) . Le groupe JOA est toujours fortement endetté, du fait même des rachats successifs sous la forme des montages LBO (1) .
Une nouvelle fois, JOA performe à + 8 % alors que le marché est évalué à + 2 %, tous les métiers du groupe ont performé. En termes d’effectifs, le groupe compte à date environ 130 salariés de plus, même si l’absorption du groupe Emeraude rend cette comparaison imparfaite.
Les élus du Comité de groupe JOA ont renouvelé leur volonté, à la majorité des membres présents, de faire procéder à un audit financier, seul véritable outil leur permettant d’estimer la situation du groupe dans sa totalité, et ce de manière fiable et impartiale.
Vie du groupe
La direction se félicite des excellents chiffres et évoque en particulier les secteurs bar et snacking, qui explosent littéralement les objectifs ! La contrepartie de ces résultats est la difficulté accrue des salariés à effectuer les nouvelles tâches qui leur sont assignées, les moyens humains et matériels mis en œuvre étant restés, sans surprise, identiques ! Pour notre organisation syndicale , la charge de travail accrue n’est pas correctement valorisée, et les difficultés de recrutement mises en avant dans les établissements ne doivent pas avoir pour conséquence de provoquer une usure supplémentaire des équipes.
Les élus coordinateurs JOA relatent leurs impressions après le déplacement effectué en Normandie courant octobre. De grosses difficultés ont été notées, tout particulièrement à Fécamp et Etretat. Des personnels littéralement en souffrance, ce qui a rapidement occasionné un premier retour de la part des coordinateurs afin d’alerter les autres membres du Comité de groupe JOA sur les situations très difficiles rencontrées.
Stratégie et développement
Nonobstant l’endettement inhérent au modèle d’achats successifs du groupe, la stratégie semble s’orienter vers l’expansion et le développement sur le territoire national mais également à l’international. S’agissant des projets de jeux en ligne actuellement connus, et officiellement développés par Casinos de France, c’est cet axe qui pourrait être principalement exploité.
Le marché illégal des jeux en ligne représenterait environ 2,5 milliards d’€ (ce qui, pour FO, demande à être confirmé puisque la nature même de ce marché est d’être hors contrôle…). Le projet « JTx2 » est en cours de déploiement, notamment grâce aux dispositifs d’options et de mises complémentaires sur certaines combinaisons.
Ces nouveautés remettent une nouvelle fois en question la présence d’un chef de table au black-jack, puisque la complexification est désormais équivalente à une table d’ultimate poker, par exemple. Le fait pour la direction de répondre à cette demande en avançant le fait que les heures de nuit sont désormais valorisées - ce dont on peut par ailleurs se féliciter - n’entre en rien dans l’amélioration ou le maintien du respect de la sincérité des jeux !
Pour notre syndicat , « JTx2 » pourrait et devrait se faire en étoffant les effectifs afin d’ouvrir plus de tables de jeux traditionnels. Rappelons une nouvelle fois que, si la notion d’incertitude relative de PBJ est une réalité aux tables de jeux, en revanche la fiscalité est sans équivalent et donc plus avantageuse ! Développer les jeux traditionnels sans en passer par ce B.A. BA semble irréaliste !
Point RSE et économies d’énergie
RSE : 5 axes de travail sont identifiés (gouvernance – sociétal – environnemental – clients – social).
Energie : Le groupe a réussi à atteindre une économie du coût de l’énergie globale de 13 %.
Social: Le recrutement est toujours une question majeure. Le groupe travaille sur la visibilité des annonces sur internet.
La campagne de recrutement par cooptation est toujours en cours. A Montrond et à Uriage, des recrutements ont été réalisés sur ce modèle. Comme en branche, aucune remise directe en question des conditions de travail, de rémunération et d’évolution. Si on rencontre des difficultés à recruter, c’est parce que les jeunes ne veulent plus travailler ! Pour nous, cette excuse maladroite, pour ne pas dire indélicate, passe plutôt mal.
(1) Avis technique bsur les LBO émis par la Banque de France en 2016
Le Leveraged Buy Out - LBO - ou reprise avec effet de levier, est un montage financier qui consiste en une opération de rachat d’une société cible largement financée par endettement. Il se traduit par la création d’une société holding qui s’endette pour acheter les titres de la cible.
Le service de la dette (paiement des intérêts et remboursement d’échéance) souscrit par la holding est assuré par les flux générés par la cible.
De manière générale, la société holding est dotée d’un capital relativement faible au regard de l’opération.
Dans la mesure où ces montages reposent essentiellement sur l’endettement, tout retournement de conjoncture ou même une simple baisse de rentabilité de la société rachetée peut remettre en cause la capacité de remboursement de l’ensemble.
De tels montages sont donc, par nature, vulnérables.
En clair, pour les salariés, le LBO est un aspirateur à valeur ajoutée : on « pédale » pour payer les intérêts de la dette, et les investisseurs raflent généralement la mise lors de la revente, tout en transmettant la dette aux suivants !