Forte baisse de candidats présents aux concours externes de la Fonction Publique
Plusieurs articles ont déjà abordé la question de l'attractivité de la Fonction Publique ...c'est effectivement une réalité qui est à nouveau confirmée la DGAFP ( Direction générale de l'administration et de la Fonction Publique) dans une note publiée récemment (*) qui fait le point sur les recrutements externes et qui aboutit à une triste conclusion : il y a désormais moins de recrutés que de postes offerts.
Même si l'observation qui a été finalisée porte sur l'année 2021, les chiffres sont édifiants et ne se sont certainement pas améliorés...
Principaux éléments à retenir:
- En 2021, 39900 postes ont été ouverts aux recrutements externes de fonctionnaires de l’État. Ces recrutements s’effectuent quasi exclusivement par concours (97% des postes offerts).
- Les ouvertures de postes ont permis le recrutement de 36700 agents, soit 800 de moins qu’en 2020.
- Le nombre d’inscriptions à ces recrutements (473000) est en hausse de 8,2% par rapport à 2020 après une baisse de 10,6% liée en partie à la pandémie.... mais le nombre de présents aux épreuves représente à peine la moitié des inscrits (227000)( 48%)
- Un peu plus de 3100 postes n’ont pas été pourvus en 2021, soit 8% des postes proposés
- La sélectivité des recrutements externes s’établit à six candidats présents pour un admis. Après plusieurs années de baisse, elle reste à un niveau historiquement faible. Depuis 2007, la sélectivité a été divisée par deux au concours externe
- Le ministère de l’Éducation nationale est le premier recruteur de la fonction publique de l’État avec sept recrutements externes sur dix en 2021.
- Des recrutés avec un niveau d’études supérieur à celui requis pour passer le concours, notamment de catégorie C
- Trois recrutés sur dix travaillaient déjà dans la fonction publique
- Enfin, même si quelques métiers concernent davantage les hommes (surveillants pénitentiaires et gardiens de la paix notamment), six recrutés sur dix dans la fonction publique de l’État sont des femmes.
(*) La note de la DGAFP:
Dans le même temps...la fonction publique voit, depuis 2007, croître ses effectifs d’emplois non-titulaires.
Ce qui interroge tout de même..!
On pourra lire avec intérêt la dernière étude réalisée par le CEET ( Centre d'études de l'emploi et du travail) du Conservatoire national des arts et métiers...(**) qui s'est interrogé sur " les stratégies de gestion de l’emploi non-titulaire dans la fonction publique ?"
Trois types de stratégies d’établissements se dégagent de l’analyse.
"Alors que les établissements de la fonction publique recourent à différents profils de non-titulaires (en termes de niveau de qualification et de durée de contrat) selon leur taille, leur secteur d’activité ou leur degré d’autonomie financière, les conditions d’emploi les plus défavorables sont supportées par les agents au niveau de qualification les plus faibles dans une grande majorité d’organisations"
- Diversification des profils de non-titulaires en termes de qualification et de durée de contrat
Cette première stratégie de gestion correspond au premier groupe d’établissements «Recours modéré à des profils multiples». Celui-ci concentre 23 % des administrations publiques.
- Massification et concentration du recours sur certaines catégories hiérarchiques
La seconde stratégie à l’œuvre repose sur le recours massif à des non-titulaires ciblé sur certaines catégories hiérarchiques
- Recours à des statuts d’emploi différenciés
La troisième stratégie à l’œuvre correspond à un recours différencié lié au statut d’emploi. Deux des cinq classes présentent cette stratégie et correspondent à un type d’employeur particulier : les communes.
