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06 / 07 / 2022 | 88 vues
Jacky Lesueur / Abonné
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« Nous réussissons à financer davantage de chercheurs et faire fructifier nos partenariats » - Marion Lelouvier, Fondation de l'Avenir

Entretien avec Marion Lelouvier, Présidente du directoire de la Fondation de l’Avenir sur un premier bilan de l'action menée dans un contexte difficile, considérant que les réponses aux crises et leur anticipation sont le fait même des fondations, ainsi que le point sur les nombreux projets à mettre en oeuvre à court et moyen terme...
 

Vous êtes dans votre deuxième année de mandat, comment va la Fondation au regard de la crise que nous venons de vivre ?
 

Marion Lelouvier : La Fondation a des atouts pour faire face à ces crises mais les ressent, à la fois comme acteur engagé en santé et comme acteur de la philanthropie avec un nombre de donateurs ayant accusé une baisse de 10% depuis une dizaine d’années. Pour traverser et agir dans ces crises, la Fondation pourra s’appuyer sur le nouveau Projet d’Orientations Stratégiques 2022/2030, porté par le directoire et validé par le conseil de surveillance, présidé par Daniel Havis.

 

Le plan triennal qui s’y inscrit prévoit la digitalisation de ses campagnes d’appels à dons et de communication, l’accentuation des mécénats de compétence et la revue de certains modèles, ainsi que l’affirmation d’une approche institutionnelle et scientifique ouverte, avec toujours une attention au bénéfice patient immédiat.


Les équipes opérationnelles travaillent de concert avec les élus pour mener à bien nos ambitions et nos missions sociales. Le rapport annuel de l’année 2021, en ligne sur notre site internet montre comment nous réussissons à financer davantage de chercheurs et faire fructifier nos partenariats, que ce soit sur l’activité des Fondations abritées comme celle de la Fondation en propre. La cérémonie des Trophées, ainsi que le Congrès, par exemple, ont pu être tenus en distanciel et ont permis de mettre en avant l’excellence de la recherche médicale et de nos chercheurs en France.
 

Quels sont les projets de la Fondation de l’Avenir cette année ?
 

ML : Ils sont nombreux. Nous venons de terminer la campagne de l’Appel à Projets annuel. Nous avons reçu 145 lettres d’intention et avons retenu 120 dossiers que nous avons fait expertiser. Le conseil scientifique, présidé par le professeur Jean-Jacques Lemaire, a étudié et classé les projets les plus prometteurs.


Le directoire procèdera à sa sélection avant l’été. Il y a beaucoup de dossiers prometteurs dans nos thématiques de prédilection telles que la technique chirurgicale et interventionnelle, le cancer, ou l’AVC, mais aussi sur la prise en charge des maladies chroniques et la santé mentale. Tout comme l’année dernière, la Fondation investira un peu plus d’1 million d’euros dans les projets retenus.


Encore plus proche de nous, à la fois dans le calendrier et dans la typologie d’innovation, la Fondation, en partenariat avec la FNMF, renouvelle les Prix Avenir Recherche Innovation (PARI), ce 30 juin. Au cours de cette journée, 22 Prix sont remis sur 13 sites différents dans 8 régions avec l’idée de valoriser la mobilisation et l’effervescence des établissements mutualistes hospitaliers et médicaux-sociaux, pendant la crise sanitaire. Leurs innovations quotidiennes, restent trop souvent, encore, méconnues, voire inconnues du grand public et trop peu diffusées.

 

Pour ce lien entre soignants et patients, nous avons également mené un autre chantier phare, celui de la 2e édition du Baromètre Recherche Médical (BRM). Après une première édition avant COVID-19 et juste après le 1er confinement qui avait évalué les connaissances et les attentes des bénéficiaires et acteurs immédiats de la Recherche Médicale, le grand public et les médecins, cette deuxième édition permet de mesurer l’évolution de leur opinion au regard de deux ans d’épidémie. Elle montre que la santé reste le domaine de recherche prioritaire pour les Français, malgré certaines inquiétudes quant à sa performance et son développement. A la rentrée, nous dévoilerons de nouveaux résultats pour une vision plus large.
 

Justement, comment envisagez-vous la rentrée ?
 

ML : Cette deuxième partie de l’année sera pleine de défis. La Fondation participera au Congrès de la Mutualité Française, du 7 au 9 septembre à Marseille, avec ses Fondations abritées et une agora sur le thème « Conjuguer l’intuition du chercheur au soin du patient : quelles étapes, quels acteurs, quels résultats ? ».
 

La Convention Générale du Collège des Partenaires aura pour objet d’échanger sur les modalités du mécénat et la réforme statutaire en cours. Elle sera suivie de la conférence de Presse pour le BRM, ce 22 septembre. Les Journées de l’Avenir se dérouleront en novembre aux côtés de la Ligue Nationale de Basket et seront travaillées également dès la rentrée avec des rencontres donateurs / chercheurs / joueurs de BetClic Elite et Pro B dans plusieurs villes.
 

Nous préparons également le prochain Atelier Santé Numérique co-animé avec la Fondation Pierre Fabre pour des expériences partagées entre pays du Nord et du Sud.
 

Nous préparons également les dixièmes Trophées de la Fondation de l’Avenir, le 14 décembre prochain dans lesquels nos partenaires remettent des Prix à des projets innovants.
 

Quel regard portez-vous à plus long terme ?
 

ML : La société évolue rapidement et la Fondation se doit d’évoluer également pour être au plus proche de son environnement, et cela le plus efficacement possible. Les réponses aux crises et leur anticipation sont le fait même des fondations. Pour les équipes comme pour les élus, il semblait important d’apporter une aide dans le conflit qui oppose l’Ukraine à la Russie, aide cohérente avec les missions sociales de la Fondation en propre ou de Fondations abritées.


Pour ce faire, nous nous sommes associés à l’Académie Nationale de Chirurgie et à la Chaîne de l’Espoir pour soutenir un programme visant à la mise en place de deux centres de formation, un à Metz, un à la frontière ukrainienne, pour les personnels soignants urgentistes et chirurgiens ukrainiens et limitrophes. L’objectif est double : apporter dans l’urgence un soutien concret à la médecine de guerre et améliorer les pratiques de secours et chirurgie ambulatoire.
 

D’autres actions se préparent, par exemple avec la Fondation Croix-Rouge Française, sur l’accès aux soins et la prise en charge des personnes âgées réfugiées.
 

Plus sereinement, plusieurs beaux projets arrivent et d’autres se construisent, le tout au service de l’intérêt général. Le soutien de la sphère mutualiste et nos donateurs, reste un travail important au quotidien, mais produit des résultats précieux. Dans le contexte de l’économie sociale et solidaire d’aujourd’hui, il est important de continuer à développer notre réseau et de créer les conditions nécessaires d’échange et de partage pour offrir une meilleure qualité concrète de prévention, de soin et d’accompagnement pour le bien de tous.

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