Entre nationalisation et privatisation, la majorité des Français privilégie le le statu quo sur les éventuelles évolutions des complémentaires de santé
Pour résumer les principaux enseignements de l'étude réalisée par Elabe pour Malakoff Humanis et dont les résultats ont récemment été rendus publics, le système de santé et son efficacité fait la fierté des Français mais son le modèle de financement menace la pérennité et la capacité à relever les défis sanitaires et socio-démographiques français.
Réalisée sur un échantillon de 3 000 personnes de plus de 18 ans (entre fin mai et début juin), cette étude montre que les Français sont très attachés au système de santé actuel dont le bon fonctionnement repose sur deux piliers, selon eux : l'Assurance-maladie et les complémentaires de santé (*).
Principaux points à retenir pour nourrir les réflexions sur le sujet
Ainsi, 90 % des Français se disent attachés au système de santé français (dont 42 % « très attachés »). Héritage d’un modèle social, ce système fait toujours leur fierté, notamment lorsqu’il est comparé aux modèles anglo-saxons. De plus, 84 % des gens interrogés estiment que le système français est bon (contre 33 % pour le système britannique, essentiellement géré par l'État avec des parcours de soins imposés) et 11 % pour le modèle américain (essentiellement géré par des assurances privées).
- Pour plus de trois quarts des Français (78 % et 83 % des 65 ans et plus), notre système de santé fonctionne bien. Ils soulignent la qualité des soins (pour 88 % des personnes interrogées) et l’efficacité et la rapidité de la prise en charge (82 %). De même, 68 % pensent que les soins et traitements sont bien remboursés
- Pour 77 % des Français, le système actuel de santé est synonyme de solidarité et de justice sociale, tout en offrant liberté, souplesse et adaptation aux besoins de chacun.
- Par ailleurs, 74 % des gens interrogés estiment que ce modèle garantit un reste à charge faible, ce qui permet à chacun de pouvoir se soigner, quelle que soit sa situation financière.
- Mais, pour 61 % des Français, ce bon fonctionnement repose sur la complémentarité AMO/AMC, chacun remplissant bien son rôle. En revanche, seuls 39 % des Français déclarent que le système est bien géré par l’AMO, contre 62 % pour les complémentaires de santé.
Face aux éventuelles évolutions (nationalisation ou privatisation), le statu quo est le scénario privilégié pour 68 % des gens interrogés. Une nationalisation des complémentaires de santé (souhaitée par 21 % des sondés) semble contre-productive et fait craindre une dégradation de l’accès aux soins.
Cependant, le maintien du système actuel doit s’accompagner d’évolutions telles que :
- réduire les fractures territoriales et sociales,
- développer la prévention,
- rendre les tarifs des complémentaires accessibles aux personnes âgées et aux jeunes,
- améliorer la transparence, la lisibilité et la comparabilité des contrats des complémentaires.
(*) Cette étude et ces réflexions tombent justement au moment où Olivier Véran vient de confier une mission au vice-président du Haut-Conseil pour l’avenir de l’assurance maladie (HCAAM), Pierre-Jean Lancry, dans le cadre des travaux menés sur l’articulation entre l’assurance-maladie obligatoire et les OCAM.
- Protection sociale parrainé par MNH