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Gutenberg : la casse sociale continue
La société Gutenberg, filiale du groupe DDB, dépendant lui-même du groupe Omnicom, dont le siège social est basé à Levallois-Perret (92) et qui dispose de sites de production à Saint-Étienne (42), Roubaix (59) et Lieusaint (77), est spécialiste de la production de contenu commercial, notamment à la destination de la grande distribution. Autrement dit, c’est une agence de communication orientée sur les grands comptes. En décembre 2018, notre entreprise comptait 574 collaborateurs (520 CDI).
Depuis 2018 et la perte du contrat Intermarché ayant entraîné la suppression d’une centaine d’emplois, les restructurations se sont succédées au sein de notre entreprise, d’abord en septembre 2019, avec un plan de départs volontaires destiné à supprimer 25 postes, puis en septembre 2020 avec un plan de sauvegarde de l’emploi entraînant 60 licenciements.
L’ouverture d'un nouveau plan de sauvegarde de l'emploi au sein de l'entreprise Gutenberg entraînera cette fois la suppression de 91 postes. Tous nos sites sont concernés, selon la répartition ci-après :
- 35 postes sur le site de Levallois Perret (siège social),
- 23 postes sur le site de Lieusaint (avec fermeture du site),
- 18 postes sur le site de Saint-Étienne,
- 15 postes sur le site de Roubaix.
À date et abstraction faite des salariés victimes du PSE de 2020, l’effectif est de 385 salariés (327 CDI). Après ce plan de sauvegarde de l’emploi, elle n’en comptera plus que 259 suite à la création de 23 postes en fonctions de support.
En effet, les suppressions de postes concernent principalement des infographistes et des retoucheurs image dont le travail sera confié à des entreprises extérieures, délocalisées en Pologne, à Madagascar ou à l'Île Maurice. D’autres postes sont touchés, comme des photographes ou des chefs de fabrication, victimes d’économies d’échelle.
Il est indéniable que ces plans successifs, basés sur la seule rentabilité de l'entreprise et la satisfaction de l’actionnariat, sont de nature à durablement affecter l'emploi chez Gutenberg. Mais la question se pose aussi pour l'ensemble de la branche dont on peut supposer qu’elle vit déjà des moments difficiles et ne tardera pas à connaître de graves désillusions.
La question méritait d’être posée et la réflexion mérite d’être menée.
Philippe Mollard,
Délégué syndical Filpac CGT Gutenberg
Syndicat du livre de Saint-Étienne