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31 / 12 / 2020 | 558 vues
Jean Christophe Tirat / Membre
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Casinos : Barrière licencie en se tournant vers une automatisation accrue à travers des machines à sous, jeux électroniques et e-games

Le groupe Barrière fonde sa communication sur les 100 millions d’euros de pertes. C’est son résultat net, critère d’analyse qui n’est que très peu utilisé depuis les années 1980 car considéré comme non pertinent. Ce chiffre englobe toutes les charges, amortissements compris. Si l’on regarde les EBE, la vision financière est tout autre et surement pas aussi dramatique qu’il n’y paraît. Ces critères sont donc beaucoup plus fiables pour s’assurer de la performance de l’entreprise. De surcroît, nos entreprises le sont quand, dans sa communication du 23 décembre, Dominique Desseigne nous assure être optimiste pour les années à venir.

 

Présenter les chiffres sous l’angle du groupe est un élément qui brouille également la lecture de la santé réelle de chaque entreprise. Nous savons que deux ou trois sites sont largement déficitaires de manière récurrente, contribuant à dégrader les chiffres globaux. Ce choix est assumé par Barrière en termes d’image et de notoriété. Il faut donc garantir cette situation plutôt que de la faire supporter à l’intégralité des salariés du groupe.

 

C’est donc bel et bien la politique de fermetures administratives et de « stop and go » qui plonge le groupe dans la difficulté et non les salaires pris en charge de manière quasi intégrale sous le régime du chômage partiel.

 

La réouverture rapide doit être le seul objectif.

 

La situation économique du groupe Barrière ne justifie nullement ces licenciements qui n’auront d'ailleurs que très peu d’incidence financière sur sa santé future. Ces mesures ne permettront pas de relever la tête ou de faire une quelconque économie. Au contraire, elles affecteront le chiffre d’affaire car le personnel licencié et ses compétences sont nécessaires à une reprise dans de bonnes conditions. Le groupe ne fera pas mieux en faisant moins.

 

Le motif économique n’est donc pas la motivation de ces licenciements.

 

Ce n’est pas pour cela que Barrière licencie. Le premier groupe français déploie une solution structurelle face une crise conjoncturelle alors que tous les autres casinos de France annoncent avoir besoin de tous les salariés pour la reprise. Comment ne pas y voir un effet d’aubaine ? Si nous regardons objectivement les populations visées par les licenciements, ce sont des salariés de casinos. Les casinos sont le poumon de l’activité et ce sont eux qui génèrent la richesse du groupe, permettant à celui-ci de se constituer un patrimoine immobilier hôtelier.

 

Alors pourquoi détruire sur un secteur économiquement porteur ? Tout simplement parce que le groupe Barrière a fait le choix de la simplicité, en se tournant vers une automatisation accrue de l’activité à travers des machines à sous, jeux électroniques et e-games. Ces activités présentent l’énorme avantage de ne pas être gourmandes en personnel et disposent d’une fiscalité avantageuse.

 

Dans ce nouveau modèle économique, plus de place pour les salariés et le contrôle humain

 

Cependant, un casino repose sur un contrôle strict :

  • des activités de jeux,
  • du suivi des flux financiers via Tracfin,
  • de la lutte contre les addictions.

 

Supprimer les maillons de surveillance que sont les chefs de tables et les chefs de partie est donc un très mauvais calcul, en totale contravention avec la règlementation des jeux. Nul doute que le groupe essaie de forcer la main du Ministère de l’Intérieur, espérant obtenir des assouplissements règlementaires. Mais l’infraction ne saurait devenir source de droit.

 

De plus, ces métiers sont d’autant plus utiles en période de pandémie car ils contribuent directement au respect de nos protocoles sanitaires.

 

Mais un casino, c’est aussi et avant tout l’excellence du service et de l’accueil. Nous aimons nos métiers et nos clients. C’est pour cela que nous nous battrons pour maintenir l’attractivité de nos entreprises et pour que celles-ci restent des lieux de détente et de convivialité. Elles sont essentielles au dynamisme des communes et à leur attrait touristique. Le modèle économique proposé n’est donc pas de nature à satisfaire qui que se soit, tant il sera automatisé et déshumanisé. Notre syndicat considère donc toujours que ces restructurations s’opèrent de manière totalement opportuniste.

 

Nous restons fermement convaincus que l’avenir se construira ensemble, par le dialogue plutôt que par des décisions « verticales » déconnectées de la réalité du terrain.

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