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La direction de Valeo juge indispensable de réduire les dépenses de 10 %
Comme beaucoup d’entreprises, Valeo fait face à une situation difficile pendant la crise sanitaire. Un accord de compétitivité demandé par la direction pourrait mener les salariés à se serrer la ceinture encore davantage. Opportunisme ou réelle nécessité pour l’entreprise ?
Il n’aura fallu à Valeo qu’un petit mois après le déconfinement pour rejoindre la liste déjà longue des entreprises en difficulté et bien décidées à opérer des coupes sombres pour sauver leur peau.
Le 18 juin, lors d'une réunion extraordinaire du comité de groupe, c’est le PDG de Valeo en personne qui s'est adressé aux organisations syndicales pour expliquer que la crise sanitaire n’avait fait qu’accentuer une crise économique qui s'annonçait déjà début janvier mais qui promet à présent d’être bien plus dévastatrice que celle de 2008.
Et de brosser un tableau apocalyptique de la situation de l’équipementier automobile : chute sans précédent des résultats du groupe (-36 % de baisse du chiffre d’affaires rien qu’au premier trimestre 2020 !), des constructeurs et équipementiers en grande difficulté qui ont annoncé des plans de restructuration (BMW, Renault, JLR…) et des reports de projets, dont certains auront des conséquences pour Valeo, sans oublier une économie française confrontée à une prévision de récession en France de – 8 % en 2020 (contre – 3 % en 2009)… Valeo anticipe même une baisse du chiffre d’affaires de l’ordre de 10 % en moyenne sur les cinq prochaines années.
Pour pallier cette situation, la direction juge indispensable de réduire les dépenses de 10 %, soit environ 100 millions d’euros. Pour y parvenir, une arme : un accord de compétitivité, autour duquel la direction demande à ouvrir une négociation.
La première réunion, le 30 juin, a donné le ton, résolument sans complexe et surtout sans garantie pour les droits des salariés, défendus par notre organisation.
« Augmentation du nombre de jours de travail, flexibilité totale, gel et diminution des salaires, suppression des primes, réduction de la majoration des heures supplémentaires, diminution des subventions aux CSE, suppression de l'épargne salariale… Pour le coordinateur FO Valeo, Bertrand Bellanger, il est impossible d'accepter de telles mesures, qui reviennent à faire payer les conséquences d’une situation dont ils ne sont pas responsables aux salariés ».
Pour notre fédération, des garanties sur l'emploi et des conditions de sortie progressive de l'accord basées sur la situation économique de Valeo et sur les chiffrages précis des mesures envisagées sont un préalable incontournable si l’on veut aborder cette négociation sereinement.
Lors de la prochaine séance, le 17 juillet, comme pour les suivantes, les métallos FO de Valeo n’auront qu’une préoccupation : protéger la pérennité des emplois, veiller à l'équité et à la justice sociale, ce qui s'annonce déjà très compliqué mais leur détermination fera la différence.