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04 / 06 / 2019 | 223 vues
Amine Moussaoui / Membre
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Le médecin du travail, méconnu et mal perçu des actifs français

À l’occasion de la 5e édition des « lauriers de la prévention », le 13 juin à Paris, le Service aux entreprises pour la santé au travail (SEST) dévoile les résultats exclusifs d’un sondage Odoxa sur le regard que portent les actifs sur la santé au travail en France.
 

  • 43 % des actifs se sentent mal informés sur la santé au travail en général.
  • 59 % des actifs considèrent le médecin du travail comme un contrôleur.
  • 82 % d’entre eux iraient voir leur médecin traitant plutôt que le médecin du travail en cas de problème de santé lié au travail.
     

« Expliquer le rôle et la palette des interventions des services de santé au travail et changer le regard sur la prévention des risques professionnels en entreprise constituent l'un de nos grands enjeux. Ces résultats nous confortent dans la conviction que nous avons un rôle important à jouer en termes de pédagogie. Une réforme qui consisterait à fondre l’ensemble des SSTI dans une « agence nationale » contribuerait clairement à semer encore plus le trouble et la méconnaissance de nos métiers et des spécificités de la médecine du travail », commente Hervé Rabec, directeur général du SEST.
 

Les médecins traitants privilégiés en cas de problème de santé lié au travail
 

Lorsque l’on demande aux actifs vers quel interlocuteur ils se tourneraient en priorité s’ils souffraient d’une pathologie due à leur travail, ils seraient 82 % à avoir le réflexe de s’adresser à leur médecin traitant plutôt qu’au médecin de travail, alors que les médecins du travail sont des experts des situations professionnelles pathogènes et eux aussi soumis au secret médical.
 

Médecine du travail : une perception différente selon la catégorie professionnelle
 

Quand on les interroge sur ce que la médecine du travail leur évoque, une large majorité des Français la considère davantage comme un service de contrôle des conditions de travail (59 %) que de conseil aux entreprises et aux salariés (40 %). Cette perception est encore plus forte chez les ouvriers puisque les deux tiers d’entre eux (65 %) la perçoivent comme un service de contrôle. Seuls les cadres considèrent en majorité (53 %) la médecine du travail comme un service de conseil.
 

L’information sur la santé au travail reste perfectible malgré un besoin réel...
 

Alors que 58 % des actifs sont ou ont déjà été concernés par des douleurs et des TMS (dos, bras, poignet…) liés à leur travail, seuls 58 % d’entre eux s’estiment être bien informés sur les bons gestes et mesures préventives à adopter et 55 % concernant les risques auxquels ils sont exposés (TMS, risques psycho-sociaux) dans le cadre de leur travail.

Plus globalement, sur la santé au travail en général, ils ne sont que 56 % d’actifs à s’estimer être bien informés. La part de ceux se déclarant « très bien » informés sur ces différents aspects de santé au travail allant seulement de 13 à 16 %.
 

Une prise de conscience du « coût » de l’absentéisme pour les entreprises
 

Salariés et employeurs sont très majoritairement conscients de l’importance du « coût » de l’absentéisme au travail pour les entreprises françaises. Ainsi, l’absentéisme est perçu comme ayant un effet économique « fort » sur les entreprises par plus de 3 actifs sur 4 (79 %), et même « très fort » pour 38 % des chefs d’entreprise/indépendants. 

 

Méthodologie
L’étude « regards sur la santé au travail » pour le SEST a été réalisée en ligne. Les interviews ont été réalisées du 7 au 9 mai 2019 auprès d’un échantillon de 629 actifs, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d’âge, de catégorie socioprofessionnelle, de catégorie d’agglomération et de région de résidence.

 

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