Né de la loi de 1971, le système de formation professionnelle (SFP) s’est élaboré dans un contexte de plein emploi et à une période où les trajectoires professionnelles des salariés étaient relativement linéaires.

Depuis, l’évolution de la relation d’emploi et le caractère de plus en plus discontinu des trajectoires des salariés ont mis en évidence les faibles prédispositions de ce système à relever les défis posés par les transformations du marché du travail : il est notamment critiqué pour son peu de capacité à offrir une seconde chance aux salariés et aux chômeurs les plus vulnérables.

S’il ne remet pas en cause la validité du constat, ce document veut pointer l’apport des territoires et des acteurs locaux pour inverser la tendance. En effet, depuis les années 2000, de nombreuses régions ont soutenu entreprises, salariés et chômeurs pour construire des parcours de formation et d’emploi plus sécurisés. Des formes de coordination locales entre les collectivités territoriales, les partenaires sociaux et le service public de l’emploi ont vu le jour pour pallier les déficiences du système. Les réformes nationales du SFP adoptées en 2009 et 2014 s’inscrivent dans la continuité de ces actions avec ce paradoxe que la place réservée aux régions dans la gouvernance du SFP n’en sort pas forcément accrue.