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Aéroport Lyon Saint-Exupéry : entre privatisation et inconsistance
Lors de la séance plénière du comité central du groupe SNCF le 9 novembre 2016, la CFDT n’a pas hésité à moquer le nouveau slogan de la SNCF « rapprochons-nous » en faisant un rapport avec la fermeture totale de la vente physique à l’aéroport Saint-Exupéry.
Il est vrai que cette suppression de services dans le second aéroport français, par ailleurs irrigué par de nombreux trains dont des TGV (à bonne valeur ajoutée), apparaît comme une mesure peu propice à la proximité et à la plus simple logique économique.
Le 10 novembre 2016, le rachat par le consortium composé de Vinci Airports, la Caisse des dépôts et Crédit Agricole assurances des 60 % du capital d’Aéroports de Lyon (ADL) détenus par l’État a été annoncé.
Les promoteurs de cette opération de privatisation s’empressent bien sûr de rassurer voyageurs et contribuables. Ils précisent que l’État ne cède que ses parts dans la société exploitante et qu’il restera le propriétaire et l’autorité concédante des infrastructures et les tarifs des redevances aéroportuaires resteront régulés par les pouvoirs publics.
Le ridicule devient franchement scandaleux.
C’est un peu la même opération que l’aéroport de Toulouse confié à un groupe chinois. Mais pour 535 millions d'euros de produit de cession pour l’État, cela semble suffisant pour mettre son discours sur le service public entre parenthèses, voire de l’envisager peut-être demain pour les gares françaises.
La proposition parlementaire récente d’isoler les gares dans une filiale capitalistique au sein de l’EPIC réseau permettra de conclure la vente de ces beaux bijoux de famille qui relèvent du patrimoine public national.
Revenons à cette décision de SNCF mobilités de fermer son point de vente physique. Sur ce point, le ridicule devient franchement scandaleux. En effet, le consortium privé qui prend le contrôle d’Aéroports de Lyon a un bon « produit » qui pourrait assez vite devenir rentable. En 2015, plus de 8,7 millions de passagers sont passés par Bron et Saint-Exupéry. Le nouvel investisseur prévoit de dépasser les 15 millions de passagers d’ici 2032.
Quant à la SNCF, avec la réduction de ses services, sans études prospectives, sans vision d’avenir, avec sa direction pétrie de certitudes technocratiques, elle planifie un futur plongeon. Mais elle respectera son objectif interne de réduire son réseau de vente physique. Au détriment d’un service utile…