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Le CCE EDF SA déclenche un droit d’alerte sur l'avenir industriel, économique et social : une première
Au regard de nombreux faits récents qui sont de nature à affecter de manière préoccupante la situation économique et sociale d’EDF, les représentants du personnel ont décidé, au cours du CCE du 10 décembre 2015, de déclencher un droit d’alerte.
Les élus du comité central d’entreprise d’EDF, représentant les organisations syndicales FNME-CGT, CFE-CGC, FCE-CFDT et FO énergie et mines, ont unanimement dénoncé les manœuvres menant EDF à une impasse industrielle, économique et sociale. Ils ont demandé à la direction des explications circonstanciées sur les faits les plus préoccupants concernant l’activité du groupe.
Le CCE explique que l’entreprise de service public démontre son efficacité au service du pays depuis soixante-dix ans et dénonce la gravité de sa situation actuelle. Les prix de marché de l’électricité restent durablement inférieurs au coût de production d’EDF.
- L’action EDF a baissé de 42 % depuis le début de l'année et le groupe doit prochainement sortir du CAC 40.
Avec la disparition des tarifs réglementés, l’entreprise est confrontée à une perte de clients industriels et de particuliers. Les prix de marché de l’électricité restent durablement inférieurs au coût de production d’EDF.
Mise en demeure de la Commission européenne
Le CCE attend aussi des informations sur les conséquences de la mise en demeure de la Commission européenne, relative aux concessions hydrauliques ainsi que sur le projet de fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim. Il s’inquiète de l’avenir du thermique à flamme et des fermetures de sites de production prévues et annoncées dans la presse. Le CCE juge que l’ensemble de ces éléments va affecter la gestion des pointes de consommation en électricité par EDF.
Le CCE veut des informations sur l’état d’avancement du chantier EPR de Flamanville. Il se pose la question de la réalité des coûts de sa construction et des délais de sa mise en service. D’autre part, il exige d’être informé sur le montant des dépenses pour la mise en œuvre du projet de grand carénage, concernant la maintenance et la durée de vie des centrales nucléaires françaises. Enfin, quelles sont les modalités économiques de la construction de l’EPR d’Hinkley Point C en Angleterre ? Quelles stratégie et perpectives de développement s’est fixées EDF pour le nucléaire outre-Manche ?
Capacité à financer les projets en cours ?
Les élus du CCE se demandent si EDF pourra assurer le financement des projets en cours : les compteurs communicants Linky et le rachat d’Areva NP. Ils s’inquiètent sur la cohérence de la trajectoire financière d’EDF avec tous les faits évoqués et de leurs conséquences stratégiques en France comme à l’International. Quels seront leurs conséquences sur l’organisation, le volet social et les emplois dans le groupe ?
Devant la gravité de la situation, les élus ont mandaté le secrétaire du CCE, Jean-Luc Magnaval, pour qu’il mette en œuvre par tous moyens (y compris judiciaires) ce droit d’alerte. Rappelons que la veille du CCE et à plusieurs reprises, les salariés du secteur de l’énergie se sont mobilisés pour manifester leurs craintes pour l’avenir d’EDF.