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27 / 05 / 2014 | 8 vues
Patrick De Carné / Membre
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Risques professionnels : à la Mairie de Saint-Pierre-des-Corps, le document unique se construit collectivement

Fastidieux à produire, difficilement lisible et inutilisable pour les managers : tels sont les maux qui caractérisent souvent le DUERP (document unique d’évaluation des risques professionnels) dont la production légale s’impose, chaque année depuis 2001, à tous les employeurs. La donne change quand un service DRH transforme cette contrainte en une opportunité. Comment ? En impliquant dès le début l’ensemble des encadrants dans une démarche collective d’anticipation des risques au travail. À l’heure de l’internet participatif, quoi de mieux que de proposer un outil de gestion à la prévention des risques professionnels avec lequel les managers peuvent sélectionner les risques potentiels à partir d’une base de données et de l’enrichir à leur tour avec de nouveaux risques pas encore répertoriés ? C’est le positionnement original de la plate-forme Générisque®, proposée par PREO et utilisée depuis 2013 à la Mairie de Saint-Pierre-des-Corps, en Indre-et-Loire, municipalité de 16 000 habitants.

30 % d’enrichissement de la base avec la participation des encadrants de la mairie

C’est ainsi qu’une cinquantaine d’encadrants de la mairie s’est vu attribuer, en mai 2013, un droit d’accès à Générisque®, plate-forme disposant d’environ 4 000 dangers et actions enregistrés en base de données. À la mairie de Saint-Pierre-des-Corps, 875 risques ont été identifiés par les encadrants des 350 agents titulaires et des 400 non titulaires (permanents ou non). De plus, 70 % de ces risques constatés sur le terrain ont directement été sélectionnés à partir de cette base de données et 30 % identifiés à partir des spécificités de la collectivité locale, enrichissant du même coup la plate-forme.

Depuis leurs ordinateurs, les managers font remonter sur la plate-forme les risques identifiés sur leurs activités, sont guidés pour établir une cotation de leur niveau de gravité. Les actions préventives mises ou à mettre en place, en fonction de ce qui a été fait, pour prévenir les accidents sont également mesurées. « Au regard du retour d’information des services, il ressort que 30 % environ des risques doivent faire l’objet d’un plan d’action ciblé en raison de l’insuffisance ou de l’inexistence des mesures mises en place. Pour ma part, je pense que ce chiffre est plus proche des 50 % », souligne Pascal Mijeon, DRH de la mairie, première municipalité à appréhender l’exercice du document unique de cette façon. « Nous aurions pu privilégier un audit externe mais cela nous aurait coûté bien plus cher et l’encadrement n’aurait pas été impliqué », précise le DRH. Il a suffit à la municipalité de souscrire un abonnement annuel (incluant la remise à jour réglementaire et technique, l’archivage etc.) pour les accès à Générisque® et quelques jours de conseil pour la phase préparatoire d’aide au paramétrage et de sensibilisation à l’utilisation de l’outil.

Animation permanente

Un coût moindre, certes, mais avec un indispensable travail d’animation qui s’impose pour que les managers acceptent de s’impliquer. « C’est une charge de travail en plus que nous ne nions pas mais elle fédère, via l’outil, une véritable culture de la prévention au sein de la mairie », relève le DRH. Le service technique et celui de la restauration se sont impliqués le plus facilement. En revanche, cela a été plus difficile pour le secteur social car la sensibilisation aux dangers n’était pas une priorité et la base de données des risques était la moins complète. Au final, ce sont eux qui ont le plus enrichi la base. « Sur les activités ponctuelles, comme celle des centres de loisir par exemple, il va nous falloir renforcer le travail de sensibilisation de l’encadrement », confie Pascal Mijeon.

Outre le DRH, les 5 assistants de prévention s’impliquent dans l’animation de la remontée des informations sur Générisque®, en organisant des points réguliers avec les différents services. L’occasion de libérer la parole et de se rendre compte qu’il y avait, par exemple, un manque d’écoute de certains salariés. Notamment lors de l’aménagement des nouveaux locaux, à l’instar de la crèche dont l’isolation phonique avait été dans un premier temps sous-évaluée...
Les réunions, qui sont désormais organisées par les managers avec leurs équipes, et l’outil Générisque®, pour mettre sur la table les risques professionnels, permettent de cerner les décalages entre la théorie et la réalité des pratiques. Les agents ont ainsi exprimé que le transport d’argent était ressenti comme un risque et qu’ils souhaitaient la généralisation de la dématérialisation des règlements. L’exemple d’un risque, qui n’était pas référencé dans la base pour cette activité mais dans une autre, ce qui a permis de le traiter.

« C’est un outil de gestion qui amène les responsables de service à anticiper et à se poser les bonnes questions sur l’organisation du travail. Désormais, les conditions sont réunies pour permettre davantage de coordination entre les services. Il y a par exemple chez nous des risques communs entre le service de la petite enfance et celui de la voirie. L’outil Générisque® permet de dresser des ponts entre les services », souligne Pascal Mijeon.

Des ponts au sein de la mairie, oui, mais aussi entre collectivités, ce qui leur permettra, de ne pas réinventer la roue et de perdre du temps.

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