C'est sous ce titre que La Gazette des sociétés et des techniques (revue de l'École des mines) vient de publier les réflexions menées par Thibault Bidet Mayer, Emilie Bourdu, Louisa Toubal et Thierry Weil de « La Fabrique de l'Industrie ». Malgré le niveau dramatiquement élevé du chômage, beaucoup d’industriels peinent à recruter. Les jeunes à la recherche d’un emploi n’auraient pas les qualifications requises pour les postes qui sont proposés.

La Fabrique de l’industrie (1) a recueilli de nombreux témoignages pour comprendre cette situation, entendu de multiples suggestions sur la manière d’y remédier et observé diverses initiatives de terrain destinées à surmonter ces difficultés (2).

Selon la Banque de France (3), le manque de personnel qualifié est pour 64 % des entreprises le premier frein à l'augmentation des capacités de production.

La première explication des industriels (4 ) est que le système éducatif ne forme pas aux compétences qu’ils recherchent, notamment pour les savoir-faire techniques.

La faible mobilité de la main-d’œuvre contribuerait aussi aux difficultés de recrutement dans certaines agglomérations.

Ainsi, sur plus de 1 000 projets de recrutement, 85 % auraient été difficiles dans le bassin d’emploi de Saint-Nazaire et 75 % dans celui de Clermont-Ferrand (pour une moyenne nationale de 42 % de recrutements jugés difficiles dans l’industrie) (5).

Mais le cœur du problème est que l’industrie n’attire pas et les formations qui y conduisent encore moins.

Dans cette réflexion, les auteurs ont essayé d'approfondir le diagnostic.

Pourquoi les métiers liés à la production attirent-ils aussi peu ? Pourquoi est-il aussi difficile de répondre aux besoins de recrutement des industriels ?

Au-delà de ces questions, ils se sont attardés sur diverses initiatives ayant permis de surmonter ces problèmes localement, grâce à l’implication d’entreprises, d’établissements d’enseignement, de collectivités territoriales, d’associations, de chambres de commerce ou de fédérations professionnelles et, surtout, à la bonne collaboration entre ces acteurs.

Notes 

(1) La Fabrique de l’industrie est un laboratoire d’idées animant des réflexions et débat sur les enjeux et les perspectives de l’industrie http://www.la-fabrique.fr

(2) Ces témoignages sont décrits dans deux publications de La Fabrique de l’industrie :

- Émilie Bourdu et Olivier Mériaux, L’industrie jardinière du territoire ou comment les entreprises s’engagent dans le développement des compétences, Presses des Mines, Paris, avril 2014.

- Thibaut Bidet-Mayer et Louisa Toubal, Quelle formation professionnelle pourl'industrie ? Le regard des acteurs de terrain, Paris, septembre 2014.On trouvera aussi une cinquantaine de témoignages d’acteurs de terrain sur http://www.la-fabrique.fr/projet-en-cours/formation-professionnelle-competitivite.

- Émilie Bourdu et Olivier Mériaux, L’industrie jardinière du territoire ou comment les entreprises s’engagent dans le développement des compétences, Presses des Mines, Paris, avril 2014.

- Thibaut Bidet-Mayer et Louisa Toubal, Quelle formation professionnelle pourl'industrie ? Le regard des acteurs de terrain, Paris, septembre 2014.

On trouvera aussi une cinquantaine de témoignages d’acteurs de terrain sur http://www.la-fabrique.fr/projet-en-cours/formation-professionnelle-competitivite.

On retrouvera enfin certains de ces éléments dans le rapport à l’Académie des technologies sur la renaissance de l’industrie.

(3) Enquête 2011 de la Banque de France sur la durée d’utilisation des équipements, Bulletin de la Banque de France, 1^er trimestre 2012.

(4) Selon OpinionWay, pour 57 % des entreprises, le système éducatif n’est pas apte à former les profils recherchés.

(5) Pôle Emploi, enquête besoins en main-d’œuvre, 2013.