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09 / 07 / 2012 | 165 vues
Christian Lienard / Membre
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Le nouveau scandale de la Villette

Un vaste scandale se prépare avec le chantier du projet Vill’Up mené par la société Apsys à la Cité des Sciences et de l’Industrie de la Villette.

  • Il s’agit de la construction d’une galerie commerciale autour d’un complexe cinématographique dans un quart du bâtiment de la Cité des Sciences et de l’Industrie.
Les activités qui seront déployées dans le cadre de ce projet seront en concurrence directe avec celles de la Cité des sciences et de la Géode dont les activités risquent fort de dépérir.

Universcience et l’État sont pourtant en train de valider les modifications du projet de la société Apsys déjà instruit en 2007 et 2008 et aujourd’hui remis en cause et modifié avec la perspective de réalisation de Vill’Up, toujours par la société Apsys.

Pour son insertion au sein du bâtiment, ce projet engendre des coûts architecturaux pharaoniques qui, additionnés aux coûts de démarrage, sont déjà estimés à 110 millions d’euros.

Pour enclencher ce qui n’est encore qu’un projet, la société Apsys veut faire signer par l’État une nouvelle autorisation d’occupation temporaire du domaine public (AOT) et par Universcience une nouvelle convention d’aménagement et d’exploitation (CAE) afin de bloquer toute remise en cause de la réalisation du projet Vill’Up.

Ces contrats modificatifs, truffés de « cadeaux » pour le promoteur, interviennent à point nommé pour la société Apsys qui ne doit la crédibilité financière de son projet qu’au soutien de la Sogecap (la compagnie d’assurance vie de la société générale).

La société Apsys s’était partiellement désengagée du projet initial après que la Foncière Euris ait jeté l’éponge et abandonné son soutien financier.

Ce n’est que très récemment, après plus de 5 ans de déshérence et juste avant que le permis de construire déjà prorogé soit forclos, que la société Apsys a réussi à relancer le projet.

Mais aujourd’hui, de nombreuses questions restent ouvertes, questions qu’Universcience tente de renvoyer à plus tard, après la signature de l’AOT par l’État (service des domaines) et de la CAE par le conseil d’administration de l’établissement Universcience.

La direction d’Universcience à proposé à l’État et au service des domaines une révision de l’AOT, un allongement de sa durée la faisant passer de fait de 60 à 65 ans. Ainsi, 5 ans de revenus d’exploitation supplémentaires sont gracieusement offerts à la société Apsys en sus de l’absence de paiement de la redevance sur plusieurs années du fait du semi abandon du projet initial.

Les changements introduits par les avenants à l’AOT et la CAE sont de nature à modifier en profondeur les contrats passés par l’État et Universcience avec la société Apsys : ils en modifient la durée, le prix, la nature des prestations fournies et la nature des investissements.

De plus, ils introduisent de graves incertitudes avec la création d’une société écran qui ne permettra plus à l’État de faire valoir ses droits en cas de contentieux.

Le promoteur Apsys SAS, société distincte d’Apsys, n’ayant aucun contrat passé avec l’État ou Universcience et auquel Apsys a confié l’opération pour une somme de 6 millions d’euros, ne sera pas contractuellement engagé vis-à-vis des personnes publiques.

Universcience fait passer à la trappe 5 ans de redevances dues à l’État. Cette redevance est par ailleurs très nettement sous-estimée : pour 30 000 m² dans Paris, la société Apsys obtient l’ensemble des locaux d’un quart du bâtiment de la Cité des Sciences et de l’Industrie pour la somme ridicule de 100 000 € par an. Ensuite, avec la réalisation du projet, la société Apsys versera une obole de 155 000€ par an à Universcience.

  • Pour la société Apsys, c’est le pactole.

De fait, le projet sera amorti en 20 à 25 ans et avec cet AOT d’une durée de 65 ans, l’État et la direction d’Universcience offrent à la société Apsys 40 ans d’exploitation dans un bâtiment classé de l’État pour une redevance dérisoire.

De quels soutiens bénéficiait (et bénéficie encore ?) la société Apsys auprès des services de l’État pour qu’un tel cadeau lui soit offert sur un plateau ?

Au-delà, pourquoi l’État prend-il, de plus, le risque d’avoir à payer des sommes faramineuses pour des travaux de désamiantage sur tout le bâtiment de la Cité des Sciences et de l’Industrie ?

Le projet est présenté officiellement comme une « bonne affaire » pour l’État et Universcience.

Dans les faits, les travaux envisagés par la société Apsys sur une partie du bâtiment conduiront immanquablement au désamiantage de la totalité du bâtiment.

Ces travaux, aujourd’hui non estimés, devront être pris en charge par le budget de l’État.

Dans un contexte de réduction budgétaire et de finances de l’État dégradées, peut-on se permettre d’engager à l’aveuglette un tel projet avec de tels risques financiers en perspective ?

La direction d’Universcience a déclaré au comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) que l’État devait subventionner ces travaux d’investissement car il lui revient d’assurer la remise en état du bâtiment

Universcience s’engage dans un projet hasardeux qui va encore augmenter la charge de l’État.

Aujourd’hui, la rénovation du bâtiment, sans comptabiliser le projet de la société Apsys, est estimée à environ 300 millions d’euros dans les 15 ans qui viennent.

En effet, le bâtiment construit dans les années 1970 nécessite tant pour sa mise aux normes que pour sa mise en sécurité des coûts très importants que l’État devra prendre en charge. Mais avec quel budget ?
  • N’y aurait-il pas, en lieu et place de ce projet de galerie commerciale, un projet basé sur l’industrie et l’innovation technologique plus en rapport avec la vocation de l’établissement et qui n’induirait pas des travaux aussi coûteux ?

Pour contacter le SGEN CFDT d’Universcience et obtenir des informations complémentaires : Christian Liénard, délégué syndical > 06 87 69 58 36 > cfdt@universcience.fr
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