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13 / 02 / 2012 | 9 vues
Jacky Lesueur / Abonné
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Psychiatrie : le scandale du « médiateur en santé mentale »

Une histoire de fous. En décembre dernier, la fédération FO des services publics et de santé (SPSFO) apprenait qu’une expérimentation allait être menée pendant deux ans, dès janvier 2012, dans trois régions (Île-de-France, Nord-Pas-de-Calais, Provence-Alpes-Côte d’Azur).

  • Son but : former en alternance d’anciens patients suivis en psychiatrie, afin de les intégrer dans les équipes soignantes comme « médiateurs en santé mentale ».

Un « nouveau métier », rémunéré 2 500 euros bruts par mois, soit plus que le salaire d’une infirmière en début de carrière, indique la fédération FO.

Confusion des genres


« Alors qu’on ne cesse de mettre en avant la nécessaire élévation du niveau de formation des professionnels de la santé, cette proposition ne saurait être prise au sérieux », estimait-elle dans un communiqué.

Dans une lettre commune à la Secrétaire d’État auprès de la Ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale, Marie-Anne Montchamp, les organisations syndicales de la fonction publique hospitalière (FO, CGT, CFDT, CFTC, CGC, SUD, UNSA et SMPS) ont demandé l’arrêt de ces expérimentations, issues d’un programme porté par le centre collaborateur de l’Organisation mondiale de la santé, en collaboration avec la Caisse de solidarité pour l’autonomie (CNSA).

Reçues au Ministère de la Santé fin janvier, elles ont réitéré leur demande.

  • « Le coût total de ce programme de « recherche » dépasse, pour les trente médiateurs, plus de 1,5 million d’euros, dont 552 000 euros provenant de la CNSA, le reste étant financé sur les dotations régionales de fonctionnement des agences concernées, soit 330 000 euros par agence régionale de santé (ARS) », indiquent les syndicats.

Ils remarquent que « dans le même temps, plus de trois cents agents hospitaliers se voient refuser la prise en charge, en étude promotionnelle, de leur formation d’infirmier ».

Selon l’ARS de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, le rôle du médiateur est de « faciliter l’accès aux droits, à la prévention et aux soins de l’usager des services de santé mentale », et de « créer du lien entre la personne souffrante et les professionnels ».

Pour Force Ouvrière, l’apparition de ces médiateurs relève d’une « confusion des genres ». L’organisation syndicale estime que c’est au nom de la rigueur budgétaire et de la recherche d’économies que ces expérimentations voient le jour.

Les fermetures massives de lits, l’insuffisance de la formation en soins infirmiers, le manque de psychiatres ont conduit à laisser de plus en plus de malades livrés à eux-mêmes.

Afin d’assurer une réelle prise en charge des patientsen psychiatrie, FO se prononce pour la réouverture des lits nécessaires, pour la formation et le recrutement de personnels professionnels et pour l’octroi des moyens correspondants.
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