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28 / 09 / 2011 | 17 vues
Richard Rigano / Membre
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La retraite va-t-elle devenir progressivement une utopie ?

François Fillon semble toujours prendre un plaisir pervers à annoncer de mauvaises nouvelles. Cet homme politique, qui doit sourire quand il se brûle, vient de relancer une inquiétude qui ne va peut-être pas arranger les affaires de sa famille politique, en cette période déjà préélectorale. Avancer l'idée que les Français soient contraints de partir en retraite à 67 ans sous prétexte de convergence avec l'Allemagne n'a aucun sens, mais paradoxalement cela montre que la réforme de 2010 n'a apporté aucune solution à un vrai problème : celui du financement des retraites.

L'Allemagne a une situation démographique et économique très différente de celle de la France, qui rend peu appropriée toute comparaison sur le mécanisme des retraites. Si nos voisins d'outre-Rhin ont une courbe démographique catastrophique depuis 1972 (puisque le pays ne renouvelle pas ses générations), son taux d'emploi des seniors est bien supérieur à celui de la France (51,5 % contre 38,3 %) et sa solidité économique fait envie à tous ses voisins. Par ailleurs, son système de retraite est davantage basé sur l'âge de départ que sur la durée de cotisation pour établir les droits à la retraite.

Mais le plus surprenant dans cette polémique, c'est que les opposants aux propos de François Fillon ne saisissent pas l'opportunité de dénoncer les deux prétextes constamment avancés pour justifier à chaque fois un recul social en ce qui concerne la possibilité de prendre sa retraite. Ni la diminution de la population active, ni l'allongement de la durée de vie, ne sont des arguments recevables.

  • Reprenons l'exemple de l'agriculture, qui peut d'ailleurs être généralisé. La diminution du nombre d'agriculteurs n'a pas empêché une augmentation substantielle et continue de la production agricole. Le problème n'est donc pas dans la répartition actifs-inactifs mais dans la répartition de la richesse produite. Une évidence mais aussi un choix politique que ne semblent pas assumer les leaders de l'opposition...

  • Autre contradiction rarement dénoncée. Si la durée de vie moyenne s'est progressivement allongée, c'est en grande partie parce que l'âge de la retraite a été avancé et les conditions de travail améliorées. Tout l'inverse de ce qu'il se passe depuis quelques années. Or, que se passera-t-il si dans quelques années, on s'aperçoit que la durée moyenne de vie s'est raccourcie ?

  • Reste enfin une réflexion de fond qui semble être systématiquement évitée par les tenants et opposants aux récentes réformes : est-il rationnel d'être essentiellement dans un système qui provoque une rupture totale et brutale de l'activité professionnelle. Ne peut-on mettre en place un mécanisme de retraite progressive qui maintiendrait le savoir acquis et permettrait à tous de participer, sur un même plan, à la vie économique et sociale ?

On en revient toujours à la question de base : quelle part des richesses produites voulons-nous consacrer à la vie sociale et dans quel type de société voulons-nous vivre demain ?

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La retraite n'est pas une utopie, elle est devenue un mirage et l'opposition n'a évidemment aucune solution pour faire revivre les 30 glorieuses ou la société industrielle du XX ème siècle.

Il est significatif qu'Outre Atlantique (pas seulement aux USA mais aussi au Canada) que ce ne soit  pas la retraite qui soit un but de l'existence mais le bien vieillir, et si possible en travaillant le plus longtemps possible.

La France est restée calée sur Germinal et la Lizon de la bête humaine, pourtant ce qui a pu représenter un idéal au temps de l'industrie se transforme en un mirage au temps de la société de la connaissance et de l'information.

Il s'agit simplement d'arjthmétique : un actif ne pourra jamais à lui tout seul supporter et financer 20 ou 30 années de la vie  d'un pensionné  (et de sa famille souvent), la retraite par répartition (mais aussi par capitalisation) tient de la pyramide de Ponti et rien ne pourra empêcher les évolutions vers un travail tout au long de la vie valide.