En région parisienne les trajets quotidiens aller-retour pour le travail mobilisent souvent trois à quatre heures par jour, dans les conditions de transport de notoriété publique, et dont tout le monde connaît la cause : l'éloignement des zones à logements abordables d'avec les lieux de travail.

Quinze à vingt heures par semaine sont ainsi stupidement enlevées à chaque travailleur, tant au travail qu'au foyer familial. Et c'est une cause majeure de stress, indépendante de l'activité professionnelle. Et cause d'encombrement de transports, d'émissions inutiles de CO2 et de consommation d'énergie de surcroît.

• On est cependant spectateur de la réalisation d'idioties, telles que ces nouvelles tours géantes érigées à La Défense, alors que les moyens de transport y conduisant leur personnel sont inexorablement saturés.

La cause de fond est simple: il n'y a plus de commissariat au plan, chargé de guider les décideurs sur le plan de la cohérence et du bon sens de l'aménagement du territoire.

Au lieu d'une démarche stable tournée vers l'intérêt général, on laisse agir des intérêts particuliers, qui fluctuent eux-mêmes rapidement dans le temps et dans l'espace en un véritable mouvement brownien.

Nul doute que si un de Gaulle et un Delouvrier étaient encore là, il y aurait quelques coups de poing sur la table pour mettre fin à ces errements. Aurait-on attendu... 12 ans (de 1992 à 2004) pour prendre la décision de raser l'usine de l'île Seguin après son abandon par Renault ? (Ground Zero a été nettoyé en 3 ans à New York...).

• On s'éreinte à chercher les causes profondes de la surcompétitivité de l'Allemagne. Personne ne souligne que sa densité urbaine est bien répartie sur tout son territoire, avec 13 villes de plus 500 000 habitants, dont la plus grande agglomération, Berlin compte seulement 3 400 000 habitants (à comparer avec la France, qui n'a que 3 villes de plus de 500 000 habitants, dont une agglomération parisienne de 10 millions d'habitants, cf INSEE 2007 !) jouxtant un désert français économiquement moribond. On marche sur la tête !

En province, il ne faut guère plus d'une demi-heure pour se rendre au travail...