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09 / 02 / 2011 | 16 vues
Jacky Lesueur / Abonné
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Vers l'extinction du corps des professeurs agrégés ?

Le nombre de postes ouverts à l’agrégation a sévèrement été revu à la baisse pour la rentrée 2012, par une circulaire ministérielle datée du 27 janvier.

Les concours d'agrégation réservés aux professeurs du secondaire vont-ils être sacrifiés sur l'autel de la discipline budgétaire du Ministère de l'Éducation nationale ?

C'est la crainte exprimée lundi par le syndicat national FO des lycées et collèges, après la lecture du dernier bulletin officiel (BOEN du 27 janvier 2011). Dans ces « notes fixant les programmes de la session 2012 », le syndicat a ainsi relevé que « 58,6 % des postes ouverts à l'agrégation externe en 2011 disparaissent en 2012 », pour toute une série de disciplines.
 
« Ce n'est rien de moins que l'agrégation externe de mathématiques, de lettres modernes, de lettres classiques, de philosophie, de grammaire, d'italien, de russe, de sciences physiques qui ne figurent plus dans les sessions susceptibles d'être ouvertes l'an prochain », explique son secrétaire général, Jacques Paris.

Pire, les concours de l'agrégation de lettres modernes et classiques ont totalement disparu (à l'externe comme à l'interne) de la circulaire ministérielle.  « Pour en avoir le cœur net, nous avons posé mardi la question au cabinet du Ministre de l'Éducation nationale, Luc Chatel. Un conseiller nous a répondu qu'il n'était pas au courant. Mais nous ne comptons pas en rester là », a indiqué Jacques Paris. Car, pour lui, il devient difficile de croire à un oubli des services de l'administration au moment où le gouvernement entend supprimer 100 000 postes de plus ces trois prochaines années dans la fonction publique, dont 16 000 postes d'enseignants à la rentrée 2011.
 
En effet, le calcul est simple : il revient moins cher de recourir aux concours internes (les personnels étant déjà fonctionnaires) en supprimant toute nouvelle entrée dans la fonction publique d'État.

C'est notamment dans ce cadre que les agrégations internes de philosophie, de mathématiques et d'italien seraient maintenues l'an prochain.

Dans la même logique, en supprimant progressivement le corps des agrégés en lettres, le Ministre de l'Éducation nationale ne s'embarrasserait plus de personnels astreints à un service de 15 heures de cours hebdomadaires et mieux payés que les professeurs certifiés (CAPES) qui, eux, ne dispensent que 18 heures de cours par semaine.

La mesure permettrait également de libérer des congés de formation, principalement destinés à préparer les concours internes, pour ces mêmes enseignants titulaires du CAPES.

L'opération est d'autant plus aisée après la réforme de la formation des enseignants, dite de « mastérisation », laquelle a introduit le recrutement des certifiés à bac + 4... Comme pour les agrégés.
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