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29 / 10 / 2009 | 7 vues
Rodolphe Helderlé / Journaliste
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Pôle emploi "dépoussière" à tous les étages

Avec "Je commence demain", France Télévision diffuse depuis le 19 septembre une série parrainée par Pôle emploi. En 2 minutes, un métier porteur est présenté par Jérôme Bonaldy, ex chroniqueur sur Canal +, qui se met en situation. Sur un rythme quotidien, 50 métiers seront présentés.

La série se décline sur le site de Pôle emploi où un conseiller présente systématiquement dans  les caractéristiques du métier abordé dans une séquence vidéo qui se veut dynamique. Les conseillers qui interviennent à la caméra sont clairs, précis, empathiques,...Voilà des conseillers qui acceptent certainement l'arrivée chez Pôle emploi d'un management de la performance avec des objectifs et les indicateurs qui vont avec.

Contagion managériale

« C’est une déshumanisation complète du service public de l’emploi » Un mode de management des conseillers qui existe d'ores et déjà chez les prestataires privées auxquels fait de plus en plus appel Pôle emploi pour accompagner les chômeurs. Si le développement de la sous traitance vise indéniablement à alléger la charge des conseillers de pôle emploi, il permet tout autant un phénomène de contagion managériale. Si le pilotage par les objectifs se développe, Pôle emploi n'en est pas encore à rémunérer ses conseillers en fonction de la performance de chacun.

L’introduction de sanctions à l’égard des chômeurs qui refusent des « offres raisonnables d’emploi » ne fait pas partie des indicateurs de performance des conseillers mais contribue à cristalliser des tensions.  « Le rapport des agents aux demandeurs d’emploi change » confie Catherine Madec, membre du bureau national du SNU-ANPE. « C’est une déshumanisation complète du service public de l’emploi » note également Jacqueline Lablanche, conseillère technique au SNAP-ANPE.

Management matriciel

Il n'y a pas que le mode de management des conseillers qui évoluent. Celui de toutes les strates de l'encadrement est aussi concerné. Fin 2007, le directeur général annoncait lors des rencontres inter régionales de l’encadrement, « il faut rendre les structures polyvalentes et l’on n’est pas un bon manager si l’on n’a pas la connaissance des métiers. Au lieu d’une organisation pyramidale, on aura une organisation matricielle.»

Pour Jacqueline Lablanche, « on a envie de dire que le temps des « grosses têtes » et des « potentats » est révolu ! Le corollaire du management matriciel est qu’une plus grande responsabilité est attendue, car si la « tête » est moins hiérarchique, elle doit être plus dynamique et fondée à de meilleurs résultats. Dans ce mode de management, si un responsable faillit à ce que l’ensemble du réseau attend de lui, c’est le réseau qui réagira contre lui.»

Autant de points qui ne transpirent pas dans la convention collective commune des personnels qui se trouve en cours de finalisation.

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