Organisations
Prime de présence à la régie publicitaire de France Télévisions
Ce n’est pas encore l’hémorragie par rapport à 2007 où le turnover était de 10%. “Seuls” 23 des 320 salariés de France Télévisions Publicité ont quitté le navire depuis le 8 janvier, date de l’annonce présidentielle surprise de la suppression de la publicité sur les chaînes du service public. La suppression ne sera finalement que partielle mais la direction de FTP a tout de suite cherché à éviter une fuite de commerciaux démotivés et d’autant plus appâtés par les offres des régies concurrentes de TF1, M6 ou encore Canal+.
Un mois de salaire minimum pour tous
“Ce n’était pas la proposition initiale » - Pierre Gauthier, FO. En mars, il a été décidé d’attribuer une prime, équivalente au minimum à un mois de salaire, à tous les salaries. Une seule condition pour l’obtenir : rester en poste jusqu’au 31 décembre. Un tiers de cette prime a déjà été versé fin juin. Aucune information sur l’enveloppe globale de cette prime ni sur les montants maximums accordés. Si cette prime est discrétionnaire, les syndicats ont obtenu que les non commerciaux en bénéficient également. “Ce n’était pas la proposition initiale », souligne Pierre Gauthier, le nouveau délégué syndical FO.
Apparition syndicale
« Nous avons depuis appris à nous connaître et pris conscience qu’il pouvait y avoir une approche service public de la publicité » - Marc Chauvelot, secrétaire général du SNRT CGT de France 3.
Jusqu’au 8 janvier, les salariés de FTP étaient quelque peu considérés comme des “mercenaires” par les syndicats du groupe. Il faut dire que cette filiale, 100% commerciale, autofinancée sans l’aide de la redevance n’avait jamais été considérée comme un terrain propice au développement du syndicalisme. Des délégués FO et CGT sont apparus au côté des représentants de la CFDT et de la CFTC à la faveur de l'annonce présidentielle. L’occasion de peser davantage dans les négociations avec l’appui des syndicats du “coeur de métier”.
« Nous avons depuis appris à nous connaître et pris conscience qu’il pouvait y avoir une approche service public de la publicité. Les idées fourmillent sur ce sujet », déclare Marc Chauvelot, secrétaire du Comité de Groupe France Télévisions et secrétaire général du SNRT CGT de France 3. Ce n’est pas pour autant que les salariés de FTP ont adhéré aux différents syndicats. Le 18 juin dernier, une large partie ont rejoint le mouvement de grève de l’intersyndicale mais en affichant, non des étiquettes syndicales, mais celle de salariés FTP.
Une GPEC bien concrète
« Il y a des risques que nous n’aurions peut-être pas pris s’il n’y avait pas eu cette annonce » - Thierry-Pierre Jouandet, DRH de FTP.
« Je ne pense pas qu'il y aura un PSE », explique Carine N’Toya, la déléguée CGT de FTP. L’annonce élyséenne a au moins le mérite de donner du sens à la GPEC actuellement en cours de négociation à FTP, alors même que le cadre de la publicité n’a pas été fixé par la tutelle (lire décryptage). Les métiers vont évoluer. « La fidélisation passe aussi par la mobilité interne. Il y a des risques que nous n’aurions peut-être pas pris s’il n’y avait pas eu cette annonce », explique Thierry-Pierre Jouandet, le DRH de FTP. En attendant, certains espèrent un PSE pour partir après avoir touché la prime exceptionnelle…