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Scor : deuxième plan de réduction d’effectifs en 3 ans
Scor, 5ème réassureur mondial et 1ère société européenne cotée en France, présidée par Denis Kessler, a annoncé mettre en œuvre un plan de réduction de ses frais généraux comportant un volet social visant a réduire ses effectifs mondiaux de 200 postes, soit 1/8e du nombre de salariés.
Eviter d’organiser un séminaire de luxe sur le bateau « Club Med 2 » dans la semaine précédent cette annonce.
Le Comite Commun des Sociétés Européennes (CCSE) de Scor, réuni précipitamment le 3 juillet 2008, ainsi que le Comité d’Entreprise français également convoqué le même jour ont exprimé leur incompréhension quant aux motivations et à la précipitation de cette décision, ainsi que leur inquiétude sur l'avenir des équipes européennes du groupe.
Ils ont relevé que Scor aurait été plus avisé de limiter le package de rémunération de ses équipes dirigeantes ces 3 dernières années, celui-ci comportant des plans d'attribution d'actions de la compagnie sur des volumes largement supérieurs (20 millions d’euros puis 30 millions d’euros en 2007) à l'économie programmée sur la masse salariale (20 millions d’euros), et d’éviter d’organiser un séminaire de luxe sur le bateau « Club Med 2 » dans la semaine précédent cette annonce.
Le CCSE et le CE français rappellent que les réductions d'effectifs ne sont pas une fatalité, et sont stratégiquement pénalisantes dans un groupe où le capital humain, la nécessaire accumulation de compétences très spécifiques et la proximité à la clientèle, représentent le seul outil de production.
Le statut de la société européenne en question
Les frais non récurrents de conseil et de documentation de deux acquisitions ont fortement pesé sur les frais généraux des 2 dernières années.Une telle annonce risque de perturber fortement la phase pratique de fin d'intégration des équipes de Revios (Allemagne) et de Converium (Suisse), sociétés acquises par Scor en 2006 et 2007.
Par ailleurs, les facteurs financiers et concurrentiels influençant la rentabilité du groupe sont susceptibles d'évoluer dans des proportions largement supérieures à l'économie recherchée : en réassurance, les frais généraux influent marginalement sur les résultats. Les frais non récurrents de conseil et de documentation de deux acquisitions ont fortement pesé sur les frais généraux des 2 dernières années.
Enfin, les membres du CCSE redoutent que Scor SE, 2e société européenne après Allianz à mettre en œuvre un plan de réduction d'emplois peu de temps après avoir adopté ce statut, n'émette un signe négatif a la construction de l'Europe des entreprises, au moment même où débute la Présidence française de l'Union Européenne.