Pas de relâche pour les ambassadeurs des organisations syndicales. Les salariés qui carburent durant la période estivale ne manquent pas d'intérêt, tant leurs droits sont parfois bafoués. La CFDT Marseille sillone la région Provence-Alpes-Côte d'Azur avec le bus affrêté par le syndicat depuis le début de l'été *. Elle s'est rendue en Corse en juillet. Lors de la tournée des cafés et restaurants, le syndicat a rencontré de jeunes serveurs peu rassurés lui expliquer : « Si nous commençons à noter nos horaires, nous sommes morts ! ». Gérard Mortreuil, secrétaire général de la CFDT Corse, explique que la menace de rendre son logement avant la fin de la saison, au risque de se retrouver à la rue pour le reste de son contrat, a de quoi les effrayer.

Des retraités... saisonniers

Plus tôt dans le mois, le bus CFDT a fait une halte au festival d'Avignon, où, entre les intermittents et les saisonniers, le militant potentiel ne manque pas. Patrick Prost, responsable régional de la campagne saisonniers, a fait mouche dans quelques cafés : « Certains employés en CDI n’étaient même pas au courant de la couverture mutuelle prévue dans un accord signé l’an passé », rapporte-t-il. Dans la Dordogne, cap sur le secteur agricole. Frédéric Boutebba, secrétaire départemental de la CFDT, raconte à Sud-Ouest que « les saisonniers, c'étaient surtout des jeunes. Mais, depuis cinq ans environ, on compte aussi parmi eux des retraités, ou des cinquantenaires ». Sur 1,2 million de travailleurs saisonniers, il y a en en effet 800 000 précaires dans l'agriculture.

La CGT, elle aussi, est partie à la rencontre des saisonniers tout juillet avec son slogan « la précarité, basta ! », principalement sur la côte Atlantique et sur la côte méditerranéenne. Elle a distribué sur place son guide Saisonniers, salariés à part entière et s'est fendue d'un site entièrement consacré à cette mission, « le tour de la France sociale ».

* La campagne dure jusqu'au 31 août, avec 38 étapes.