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04 / 12 / 2013 | 124 vues
Jacky Lesueur / Abonné
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Les employés du CNED mobilisés pour leurs conditions de travail

Les salariés du CNED dénoncent la dégradation des conditions de travail et une hausse des risques psychosociaux depuis la réorganisation de l’établissement public dans le cadre de la RGPP.

« Centre non efficace déprimé », « Cours non envoyés, désolés ». C’est avec ces pancartes que les employés du Centre national d’enseignement à distance (CNED), en grève, ont manifesté le 14 novembre au Futuroscope de Poitiers, siège de l’entreprise,.

  • Le CNED, premier établissement d’enseignement à distance créé en 1939, une activité actuellement en pleine explosion, emploie 2 500 personnes.

Il compte 200 000 inscrits, des écoliers, des étudiants, des adultes, demandeurs d’emploi ou pas, pour une formation ini­tiale ou professionnelle.

Deux fois moins d'inscrits en treize ans

Le mal-être du personnel est né de la réorganisation de 2009, à la suite de l’étude d’un cabinet d’audit.

Dans le cadre de la RGPP, l’établissement public administratif reste sous la tutelle du Ministère de l’Éducation nationale. Mais le périmètre public ne concerne plus que la scolarité obligatoire.

Toutes les autres formations (80 %) relèvent désormais du secteur concurrentiel et doivent s’autofinancer. Priorité est donc donnée aux produits rentables et les tarifs sont en hausse. « Le personnel a dû changer de poste ou de fonction, le management s’est renforcé, les absences et les départs ne sont pas remplacés, augmentant la charge de travail », explique Béatrice Prévost, déléguée FO, qui revendique l’amélioration immédiate des conditions de travail. La souffrance est particuliè­rement élevée au centre d’appel téléphonique du Futuroscope, qui reçoit désormais tous les appels. Il a déjà enregistré vingt-quatre arrêts maladie depuis la rentrée. Réceptacles de tous les mécontentements, les cent quinze téléacteurs doivent renseigner sur les formations, répondre aux demandes d’inscription, mais aussi aux nombreuses réclamations liées aux dysfonctionnements, aux cours non envoyés...

Trop peu nombreux, ils perdent 40 % des appels. Mécontents, les usagers continuent de se désinscrire. Ils sont deux fois moins nombreux qu’en 1998.

En février dernier, le CNED s’était fait épingler par la Cour des Comptes qui l’estimait  « inadapté à la formation en ligne », vieillot et mal géré. Les Sages l’accusent d’avoir raté son virage numérique en continuant, par exemple, d’envoyer des cours par La Poste.

Un retard de l’acteur historique de l’enseignement à distance qui semble pour le moins étonnant, alors que l’e-éducation est en plein boum par le biais des « massive open online courses » (MOOC).

Ces cours interactifs, dispensés gratuitement sur internet par les meilleurs établissements du monde entier, ont émergé aux États-Unis en 2008.

En France, les grandes écoles et les universités s’y mettent. La Ministre de l’Enseignement supérieur vient d’annoncer le lancement de la plate-forme FUN (France université numérique), qui proposera une vingtaine de cours massifs dès janvier.

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