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Les « chaff’ » acceptent les conditions du PSE après quatre mois et demi de combat
« On s'est battu pour maintenir les emplois, mais malgré tout, on a obtenu qu’aucun salarié ne reste sans ressources, ni sans solution ». Le délégué syndical FO, Martial Collet, résume précisément la situation à Ploufragan (Côtes-d'Armor) où l’usine Chaffoteaux doit fermer définitivement ses portes à partir de ce lundi à la suite d’une « décision stratégique » de la multinationale italienne ATG (Ariston Thermo Group), propriétaire du fabricant de chauffe-eau et chaudières et que tout un département juge inique.
Après quatre mois et demi de combat, les « chaff’ » ont accepté jeudi le plan social âprement négocié par les syndicats depuis deux semaines.
En pointe dans ce conflit, le syndicat FO se félicite en tout cas d’avoir obtenu de la direction toute une série de mesures susceptibles d’assurer l’avenir des 206 salariés du site après la perte de leur emploi.
Tous partiront ainsi avec une prime de licenciement extralégale de 25 000 euros. Toutes indemnités confondues, ils devraient toucher entre 50 000 et 90 000 euros, le montant étant fonction de l’ancienneté, de l’âge et du statut.
Dans le cadre des congés de reclassement, ils auront également la garantie de percevoir 90 % de leur salaire net sur une durée allant de neuf mois à quatre ans, selon leur âge. Sur les 206 salariés, 81 personnes vont bénéficier notamment des retraites amiante. Par ailleurs, un budget mutualisé de formation s’élevant à un million d'euros sera alloué pour accompagner les salariés vers un emploi. Enfin, le groupe Ariston s’est engagé à participer financièrement à la revitalisation du site industriel qu’il va quitter.
Libération du stock
Au début du conflit, ils avaient en effet prévenu que si la multinationale ATG voulait quitter Ploufragan, il fallait qu’elle ne laisse aucun d’entre eux sans solution. En contrepartie de ce plan, la direction a demandé la levée du blocage du site ainsi que la libre circulation des personnes et la libération du stock d'une valeur d’environ 11 millions d'euros, qui était séquestré depuis plusieurs semaines par les salariés dans l’usine. Ce qui devrait être le cas aujourd’hui, le personnel ayant approuvé le plan à une écrasante majorité.
« Désormais, notre combat sera de faire en sorte que la direction respecte tous ses engagements », explique Martial Collet, dont l’organisation s’est engagée « à rester aux côtés des salariés pour assurer à tout le monde un avenir ».