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Lancement de Franceinfo TV : la vigilance s'impose
Franceinfo, première chaîne publique d’information en continu, a démarré le 1er septembre. Si le syndicat FO France Télévisions se réjouit de ce lancement, il veillera à ce qu’il ne s’accompagne pas de reculs sur les conditions de travail ou les moyens des autres chaînes du service public.
Dans les cartons depuis l’an 2000, la première chaîne télévisuelle d’information en continu du service public a été lancée le 1er septembre sur le canal 27 de la TNT. Baptisée Franceinfo, elle est alimentée à la fois par France Télévisions, Radio France, France 24 et l’INA. Elle fait partie d’une plate-forme intégrant également une radio et un site web.
Le groupe de télévision publique doit réaliser un journal télévisé toutes les 30 minutes. La radio fournit des rappels des titres toutes les 10 minutes. France 24 assure la tranche de minuit à 6 heures du matin.
90 embauches dans un contexte global tendu
« Nous avons été contributeurs de ce projet qui comble un manque. C’est positif d’avoir un projet novateur pour le service public », indique Éric Vial, délégué central FO à France Télévisions. Il se réjouit d’autant plus que ce lancement s’accompagne de l’embauche de plus de 90 salariés.
Mais cette création intervient dans un contexte tendu, alors que France Télévisions est en difficulté financière. Le groupe va supprimer 500 postes d’ici 2020, en ne remplaçant pas un départ à la retraite sur deux. Son budget annuel alloué à la nouvelle chaîne d’information sera limité à 15 millions d’euros par an.
Un risque d’explosion des forfaits jours ?
« Nous voulons bien être un laboratoire sur de nouvelles écritures de l’information mais cela doit se faire dans de bonnes conditions. Nous ne voulons pas que la direction en profite pour opérer un recul social », poursuit le délégué central.
Le syndicat se montrera vigilant sur les conditions de travail et l’octroi de moyens adéquats. Il s’inquiète notamment de l’amplitude horaire des équipes. « Sur le réseau régional, tout reste encore bien confus, notamment sur le temps de travail des forfaits jours qui pourrait exploser à cause de l’organisation mise en place », explique-t-il. La rédaction nationale craint aussi une charge de travail plus intense. Alertée, la direction a annoncé des renforts d’ici novembre.
Réorganisation du réseau France 3
Une autre crainte est que les chaînes régionales du groupe public ne soient appelées à contribuer au nouveau canal au détriment de leurs propres éditions. Ce d’autant que dans les établissements régionaux « un marasme généralisé semble s’installer », selon lui. Des agences locales ferment, d’autres sont restées closes durant les vacances d’été.
La direction a surtout annoncé une énième réorganisation de France 3, calée sur les treize nouvelles régions. Le processus d’information-consultation, interrompu par le lancement de Franceinfo, devrait reprendre rapidement.