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11 / 04 / 2014 | 271 vues
Social Nec Mergitur / Membre
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La mairie de Paris visée par de nouvelles plaintes pour atteinte au droit du travail

Des agents enchaînaient  les contrats précaires, parfois depuis 35 ans !

Pour Anne Hidalgo, la nouvelle Maire de Paris, la mandature ne pouvait plus mal commencer. À peine élue, voilà que de nouvelles plaintes s’abattent sur l’Hôtel de Ville. Elles portent toutes sur des questions de droit du travail.

Tout est parti d’une plainte de la CGT dénonçant le cas d’un agent qui enchaînait les contrats précaires depuis 35 ans ! « À la la Mairie de Paris, on fait encore plus fort qu’à La Poste, condamnée après avoir fait enchaîner les CDD à une postière pendant 23 ans. Dans la capitale, ce record est désormais pulvérisé par un professeur des cours municipaux pour adultes, qui enchaîne les contrats de vacataire depuis 35 ans », écrit le syndicat dans son communiqué (lire ici).

Une plainte suivie de nombreuses autres puisque le Tribunal Administratif de Paris va bientôt être saisi pour obtenir la requalification de pas moins de soixante-dix contrats identiques. Les plaignants réclament une requalification de leurs contrats vacataires longue durée en contrats à durée indéterminé.

Car ces quelque 800 professeurs recrutés par la mairie ont le même statut : ils sont vacataires. Une situation plus subie que choisie et ces longues années dans la précarité leur donnent l’impression d’avoir beaucoup donné pour peu de reconnaissance de la part de la municipalité.

Condamnations de toutes sortes

En tout cas, ils semblent déterminés : « Peu importe le temps que cela prendra », estime l’agent aux 35 ans de contrats successifs dans une interview donnée au journal Le Parisien (lire ici). Surtout que l’issue pourrait leur être favorable car la Mairie de Paris ne semble pas être toujours d’équerre avec le droit du travail et depuis plus de deux ans on ne compte plus les condamnations prononcées par les tribunaux de toute sorte (prud’hommes, administratif, cour d’appel) avec au total plusieurs millions d’euros d’amende à la clef (lire ici).

Cette nouvelle affaire met de nouveau en lumière une situation sociale qui interpelle : « On a presque tous plusieurs emplois. Je sais qu’il me faudra travailler jusqu’à 70 ans », déclare une des plaignantes au quotidien du groupe Amaury. Comme pour mieux enfoncer le clou de rappeler une vérité guère reluisante pour la première commune de France. « C’est pareil pour la plupart d’entre nous : nous avons peur de perdre ce travail, même si nous ne savons jamais quel nombre d’heures nous pourrons avoir, que nous sommes payés avec un mois de décalage et que c’est la croix et la bannière pour les droits au chômage ».  En bon français, cela s'appelle la précarité.

Véritable défi

La Mairie de Paris, qui doit effectivement assumer un héritage remontant parfois jusqu’aux années Chirac, affirme de son côté, toujours au Parisien que « la déprécarisation est une préoccupation constante ». Une déclaration qui agace visiblement Alain Derrien, le responsable juridique de la CGT des cadres et techniciens de la Ville de Paris à l’origine du dossier : « On ne peut plus se contenter de belles promesses sur la résorption de cette précarité. Lorsque l’on s’attelle à reconstituer la carrière de ces agents, on se rend compte qu'ils ont pour la plupart 15 ou 20 ans de vacation ». Pas très fluctuat, en effet.

Et le syndicaliste de rappeler mergitur que  « la moyenne des rémunérations de ce personnel n’excède pas 700 euros par mois. Cela concerne les professeurs mais pas seulement : il y a près de 12 000 vacataires à la mairie ». Un véritable défi pour l’ancienne inspectrice du travail, désormais la première femme à diriger la ville lumière.

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