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SMIC : « coup de pouce » nécessaire à la relance !
Dans son rapport publié la semaine dernière par le Ministère du Travail et de l'Emploi, le groupe des quatre experts chargés de se prononcer sur l'évolution du salaire minimum « préconise de limiter le prochain relèvement du SMIC, qui doit prendre effet le 1er janvier 2011, à l'application des mécanismes automatiques légaux ».
En clair, ils recommandent au gouvernement de ne donner aucun coup de pouce au salaire minimum, dont auraient pourtant bien besoin les smicards, s'insurge FO. Si le gouvernement devait suivre leurs conclusions, la revalorisation du SMIC ne devrait alors pas dépasser 1,6 %, d'après les calculs du quotidien économique Les Échos.
Ces économistes avaient déjà prodigué le même conseil, il y a un an, concernant la hausse 2010. Pour eux, « la gestion du SMIC doit s'effectuer de manière prudente et articulée avec une politique ciblée de soutien aux revenus des travailleurs pauvres et une politique stable et pérenne de maîtrise des coûts salariaux ».
Et la crise « historique » que la France a traversé « n'invalide pas cette stratégie », explique encore leur rapport. À ce propos, « il conviendrait de ne pas compromettre (...) la reprise de l'emploi », ajoutent-ils, avant de juger, que « les hausses du salaire minimum, si elles peuvent améliorer la rémunération des personnes en emploi, ont surtout pour effet d'éloigner du marché du travail les plus fragiles ».
Selon leur raisonnement, tout coup de pouce est inutile dans la mesure où la prime pour l'emploi en 2001, comme le revenu de solidarité active (RSA), ont « fortement soutenu l'augmentation du revenu des salariés au SMIC ». Dans le même temps, ils soutiennent les politiques d'allègements de cotisations sociales pour les entreprises.
Nommé en 2009 par le gouvernement pour quatre ans, « le groupe d'experts dits indépendants (…) fait montre d'une certaine hostilité au SMIC et à sa revalorisation accompagnée d'un coup de pouce », a dénoncé lundi la confédération FO dans un communiqué.
« Le rapport nie (aussi) l'effet de trappes à bas salaires qu'engendrent ces politiques d'allègements de cotisations », déplore-t-elle, avant de réaffirmer, « la nécessité d'une évaluation de l'efficacité de l'ensemble des mesures d'aides sociales et fiscales aux entreprises ». Rappelant que la relance de la consommation, plus que nécessaire, passe surtout par l'augmentation du pouvoir d'achat, la centrale met en garde le gouvernement contre la tentation de suivre les conclusions du groupe d'économistes.
Car, s'inquiète-t-elle, si ces préconisations sont retenues « cela fera la cinquième année consécutive que le gouvernement n'aura pas accordé de coup de pouce » alors même que « les salariés n'ont déjà que trop payé les conséquences de la crise ». Réponse le 14 décembre, date d'une réunion de la commission nationale de la négociation collective où sont représentés les interlocuteurs sociaux.