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07 / 08 / 2013 | 42 vues
Social Nec Mergitur / Membre
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Sécurité : l’incendie de la Bibliothèque Nationale n’est toujours pas éteint !

Une partie de la toiture du site Richelieu de la Bibliothèque Nationale (BNF) à Paris (IIème) a été endommagée lundi matin par un incendie. Le feu avait pris dans une partie actuellement en travaux de désamiantage, nécessitant la mobilisation de cent-vingt sapeurs-pompiers et une trentaine de véhicules en raison de la nature exceptionnelle du bâtiment.

Dès le lendemain, la direction de la Bibliothèque Nationale de France a convoqué en urgence un comité d'hygiène et sécurité (CHSCT) extraordinaire. L’occasion pour les syndicats de se faire entendre et de poser les questions qui fâchent.

  • Pour la FSU qui avait déjà alerté sur les risques d’incendie dès le mois de février (lire ici), les interrogations sont nombreuses notamment sur le fait « qu’aucun système n’ait pu être mis en place afin de détecter tout début d’incendie, au point que c’est le voisinage qui a déclenché le processus d’alerte ».

« Que se serait-il passé si un riverain n’avait pas donné l’alerte et combien de temps se serait-il écoulé avant de pouvoir combattre le feu », poursuit la FSU de la BNF, pour qui « ce sont désormais les réponses à ces questions que pourra faire une administration qui hier encore marchait sur des œufs et s’épongeait le front, bien consciente d’avoir échappé à un désastre historique irréparable, afin de pallier ces incroyables failles organisationnelles, indigne d’un tel établissement » ?

« Comment va-t-on pouvoir continuer les travaux dans ces conditions de sécurité tant que des solutions aux problèmes évoqués ci-dessus n’auront pas été apportées ? », conclut la FSU. Des questions qui mettent la direction de la BNF et le Ministère de la Culture dans une position des plus « mergitur ».

De son côté, la CGT de la BNF a écrit à la Ministre de la Culture, Aurelie Filippetti et rappelle que « cet événement fait suite à plusieurs autres dysfonctionnements graves en termes de sécurité dans la zone en travaux du site Richelieu. Ces dysfonctionnements, qui ont provoqué des retards très importants (plus de 11 mois par rapport au calendrier initial), ont mis le personnel en danger et ont engendré des surcoûts à la charge du Ministère et de la BNF ».

Le syndicat ajoute que « la présence d’amiante non détectée par l’Opérateur du patrimoine et des projets immobiliers de la culture (OPPIC), qui effectue la rénovation du site, a ainsi entraîné début 2012 l’arrêt des travaux, le confinement de plusieurs zones et l’intervention en urgence d’entreprises spécialisées ». Pour la CGT, « l’absence de détection d'incendie dans cette zone en chantier est inacceptable, d’autant plus dans un bâtiment aussi sensible que la Bibliothèque Nationale ».

La ministre est également interpellée sur « la mise en danger des collections, du personnel de la BNF et des ouvriers intervenant sur le site, plus de transparence de l’OPPIC quant au déroulement des travaux, mais aussi un rappel à l’ordre des prérogatives du CHSCT de la BNF et, d’autre part, un renforcement des mesures de sécurité et la mobilisation de moyens humains et financiers supplémentaires pour terminer au plus tôt un chantier qui s’enlise inexorablement ». « Il s’agit de la santé et de la sécurité des agents et de la sûreté de collections qui font de la BNF l'une des plus importantes bibliothèques nationales au monde », rappelle la CGT à une direction plus que jamais dans une situation pas très « fluctuat » (lire ici).

Les syndicats soulèvent de nombreuses questions. Il faudra bien que la direction ou la Ministre elle-même apporte des réponses. Elles ne pourront pas indéfiniment ignorer les alertes lancées par les représentants du personnel. À moins que l’horizon indépassable de la Bibliothèque Nationale soit de se transformer en promoteur immobilier ? C’est vrai qu’à la BNF, c’est toujours « tout bénéf' ».

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