Malgré l’émergence d’une économie de plates-formes numériques dont plus personne ne nie l’existence, le discours dominant voudrait nous mener à penser l’emploi salarié disparu (ou sur le point de l'être) au profit de nouvelles formes de travail indépendant.

Comme souvent, les chiffres déconstruisent les beaux discours : l’emploi salarié occupait en 2015 plus de 85 % de l’emploi en France. Malgré ce que d’aucuns nomment « une organisation consciente de l’invisibilité du salariat » au profit d’un soi-disant désir inconditionnel de travail « à la tâche », il serait stupide de rester impuissant face aux mutations du monde du travail.

D’une part, l’intérieur du salariat voit se déployer de nouvelles formes de contrats avec force : le CDI à temps plein cède lentement sa place à une succession de CDD et autres contrats temporaires et à temps partiel. D’autre part, l’exigence insatiable de flexibilité des entreprises brise notre pacte de sécurité contre la subordination et engendre la demande d’une certaine partie des travailleurs pour davantage d’indépendance et d’autonomie.

Pour conserver notre modèle social européen (que nous aimons à définir comme le subtil équilibre entre développement économique et justice sociale), il est impératif de rechercher de nouveaux équilibres entre nos besoins de sécurité, de liberté, de créativité et d’émancipation. Ici et là en Europe, de nouveaux modèles innovants d’organisation du travail tentent de réaliser cette délicate synthèse.

Pour La Solidarité vous invite à vous en inspirer à travers une étude, co-éditée avec le groupe Up, présentée lors de notre Midi Pour La Solidarité organisé dans le cadre de l’assemblée générale de SMart.