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Le coeur syndical de Casino à la bataille pour l'emploi
La couverture médiatique sur la dette abyssale du groupe Casino, la garde à vue de son PDG et les scénarios de reprise ne sauraient masquer les enjeux sur les emplois. Car si la cession de 119 magasins Casino à Intermarché est d'ores et déjà actée avec une procédure d'information-consultation qui a débuté le 12 juin dernier, il s'agit de ne pas oublier que ce sont encore plus de magasins qui pourraient être visés. 57 magasins seront en effet cédés d’ici fin 2023 et 62 autres dans les 3 ans qui suivront. Mais une 3ème vague est d'ores et déjà potentiellement prévue si le redressement n'est pas au rendez-vous. Au total, ce serait pas moins 180 magasins casino sur les 500 qui seraient finalement cédés.
Un tel niveau de cessions aurait alors immanquablement des conséquences sur les 2000 emplois du siège stéphanois de Casino et sur ceux des entrepôts. Là est l'enjeu de la bataille que nous entendons mener. Par la mobilisation des salariés mais aussi en déclenchant un droit d'alerte économique pour nous permettre d'y voir plus clair sur les conditions économiques de la sélection des magasins cédés dans le cadre de la première vague et des conséquences sur la performance globale des magasins conservés.
Le redressement des magasins Casino qui représentent, avec le siège et les entrepôts, 20 000 des 50 000 emplois du groupe en France passe nécessairement par une réorientation stratégique avec les moyens pour mettre en œuvre une politique de prix bas mais aussi par une évolution de la gouvernance du groupe. Hors de questions que les repreneurs du groupe fassent l'impasse sur un redressement du cœur historique du groupe pour ne conserver que les “pépites” comme Monoprix et Franprix. Les salariés de Casino attendent des preuves de confiance, eux qui affichent une grande fidélité à l'enseigne avec un turnover inférieur à la moyenne du secteur.