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07 / 04 / 2016 | 19 vues
A Messaoud / Membre
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Paris Habitat OPH tente de criminaliser la lutte des mal-logés.

Notre collectif de demandeurs de logement et de locataires HLM vient d'apprendre que des plaintes étaient déposées à son encontre pour des manifestations et occupations des agences locales de Paris Habitat OPH datant de 2011 et a donc manifesté de nouveau devant le siège du premier bailleur social parisien ce mercredi 6 avril 2016. Cinq ans après les faits, alors que Paris Habitat OPH est en pleine tourmente suite aux révélations sur les salaires exorbitants de ses dirigeants et les anomalies graves de gestion pointées par la Cour des Comptes, la direction du premier bailleur de la Ville n'a rien de mieux à faire que s'acharner sur des mal-logés en lutte.

Notre collectif est accusé , d'une part d' «avoir fait entrave à la liberté du travail» : une accusation particulièrement grossière qui inverse totalement le cours des choses. En effet, suite aux manifestations ciblées par les plaintes, nous avons justement obtenu que le bailleur social fasse son travail : en l'occurrence, appliquer les niveaux de loyers du logement social à des locataires d'immeubles privés qu'il avait rachetés. Ces locataires, dont les revenus correspondaient aux plafonds HLM payaient les mêmes loyers qu'auparavant des mois et des mois après le rachat des immeubles et leur reconventionnement. En 2010, nous avions déjà dénoncé une situation similaire à propos des douze immeubles de la Caisse des Mines rachetés 93 millions d'euros par Paris Habitat. Dans les deux cas , il aura fallu des manifestations relayées par la presse pour que Paris Habitat respecte les règles.

D'autre part, on nous accuse de «violation de domicile» à propos de manifestations devant des agences ouvertes au public, et d'une visite collective dans de vastes locaux à moitié vides loués par le bailleur social dans la très chère rue Buffon, alors même que le prix exorbitant, du nouveau siège, dénoncé par la Cour des Comptes était censé être amorti par le regroupement des diverses directions dans un même lieu.

Manifestement, la direction de Paris Habitat OPH considère que l'Office constitue une affaire privée dont elle serait propriétaire. Les salaires dignes de ceux de chefs d'entreprise de grands groupes, comme les attributions de logement sociaux à certains de ses directeurs, comme l'achat de mobilier design hors de prix le confirment.

Demandeurs de logement et locataires, nous n'allons pas laisser privatiser le bien commun de tous les Parisiens, financé avec l'argent public , les impôts et les loyers versés par des générations de locataires. Nous sommes en droit d'exiger que le bailleur remplisse sa vocation première : reloger les Parisiens qui ne peuvent accéder au privé. Nous sommes en droit d'exiger la transparence et que des comptes nous soient rendus directement quand des écarts avec la loi et les objectifs du bailleur sont commis et dénoncés par des organes de contrôle mandatés par l'Etat.

Nous ne nous laisserons pas intimider par des plaintes ridicules. D'ailleurs une autre plainte vise cette fois les salariés de l'Office Public, soupçonnés d'être à l'origine des révélations sur les salaires et les logements des dirigeants. Paris Habitat OPH dépensant 3000 euros pour des fauteuils, nous n'osons imaginer les honoraires de ses avocats, payés avec l'argent public.

Nous avons manifesté ce mercredi 6 avril devant le siège de Paris Habitat OPH pour défendre notre patrimoine et alerter les Parisiens sur une dérive qui porte atteinte au logement social, au moment où 150 000 foyers ont besoin d'un relogement en urgence et attendent sans fin. Et nous irons aussi poser la question à Anne Hidalgo , à Ian Brossat et à l'ensemble des élus de la majorité municipale, s'il le faut : jusqu'où va aller cette coûteuse mascarade et la dérive du premier bailleur social de la Ville ?

 

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