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02 / 09 / 2017 | 1 vue
Didier Cozin / Membre
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la loi travail 2017 et ses nouvelles illusions formation

C'est un petit article qui est passé inaperçu dans un des décrets de la loi travail d'août 2017 mais auxquels  nous sommes désormais habitués et qui  fait craindre à nouveau le pire en matière de nouvelle réforme de la formation professionnelle pour 2018.

Le compte formation, à la fois une illusion formation et un commode déversoir social 

Tout comme en 2013 lors des discussions sur la "sécurisation de l'emploi" (700 000 emplois perdus depuis l'adoption de la loi), tout comme en aout 2015 pour la loi relative au dialogue social et à l'emploi; tout comme en août 2016 pour la première loi réformant le code du travail, et désormais en août 2017 la formation est appelée à la rescousse pour servir à la fois de faire valoir aux pouvoirs publics, de monnaie d'échange avec les partenaires sociaux et d'illusion éducative pour le monde du travail

Un petit rappel sur le CPF et ses « résultats » depuis 2015

Les partenaires sociaux et les pouvoirs publics ont décidé en 2013 de substituer au DIF (un Droit Individuel à la Formation) un Compteur formation qui égraine en vain des heures de formations chaque année

-       En 2016 exactement 1 % des salariés ont pu se former grâce au CPF (contre 6 à 7 % pour le DIF)

-       Le CPF est un redoutable parcours du combattant qui décourage les quelques velléités de salariés souhaitant se former

-       Le CPF déresponsabilise les employeurs quant au développement des compétences. La plupart des plus de 10 salariés paient une mini cotisation de 0,2% et sont indifférents à ce que font les salariés de leur CPF (rien dans 99 % des cas)

-       Le CPF cumule 24 heures de formation avec un mécanisme complexe et aléatoire mais ne permet en fait de financer qu’une seule heure de formation par salarié (40 euros par an et par personne en moyenne)

-       Le CPF est surtout un faire-valoir et un déversoir social pour les pouvoirs publics qui charge cette frêle esquif un peu plus chaque année

o    Le CPF « permet » de passer son permis de conduire (depuis cette année 2017)

o    Le CPF  est abondé de 100 ou 130 heures si un salarié n’est pas formé pendant 6 ans (mais dans les seules entreprises de plus de 50 salariés et pour les seuls CDI)

o    Le CPF est abondé jusqu’à 500 heures (4 années de facteur de pénibilité) du fait de la pénibilité dans certains métiers

o    Le CPF permet d’entreprendre une VAE, un bilan de compétences (non prévus dans la loi originelle de 2014)

o    Le CPF est doublé chaque année pour les salariés non qualifiés (48 h par an de formation, toujours non financées contre 24 heures pour les autres salariés)

o    Le CPF avec le décret de loi travail d’aout 2017 est abondé de 100 heures en cas de refus d’un salarié d’un accord sur la modification de son contrat de travail et son licenciement (non économique)

Le CPF ne sert donc à rien d’autre en France actuellement que de prétexte pour les pouvoirs publics à remplir des comptes vides d’argent, vides de sens, vides de capacité d’apprentissage mais pleins de promesses virtuelles de formation

Ces fausses promesses formation ruinent chaque année un peu plus les chances de notre pays de retrouver sa compétitivité, les salariés de retrouver leurs compétences

Si la future réforme de la formation promise en 2018 continue sur la lancée observée depuis le début des années 2000 (stratégie de Lisbonne), si nous continuons à nous bercer d’illusions sur la formation, l’effort financier et en temps qu’elle nécessitera pour nous remettre à niveau nous ne pourrons jamais rattraper nos immenses retards économiques et sociaux.

 

 


C'est un petit article qui est passé inaperçu dans un décrets de la loi travail d'août 2017. Cet article joue une nouvelle fois sur l'ambiguïté du texte et remet à des décrets ultérieurs le financement de nouvelles (et fallacieuses) promesses formation (en l'occurence lors d'un licenciement)

Le CPF, compte personnel de formation est devenu une illusion formation et un commode déversoir social 

Tout comme en 2013 lors des discussions sur la "sécurisation de l'emploi" (700 000 emplois perdus depuis l'adoption de la loi), tout comme en aout 2015 pour la loi relative au dialogue social et à l'emploi; tout comme en août 2016 pour la loi El Khomery réformant le code du travail, et désormais en cette fin août 2017 la formation est convoquée pour servir à la fois de faire valoir aux pouvoirs publics, de monnaie d'échange pour les partenaires sociaux et d'illusion éducative pour le monde du travail

Un petit rappel sur le CPF et ses « résultats » depuis 2015

Les partenaires sociaux et les pouvoirs publics ont décidé en 2013 de substituer au DIF (un Droit Individuel à la Formation) un Compteur formation qui égraine en vain des heures de formations chaque année

-       En 2016 1 % exactement  des salariés ont pu se former grâce à leur CPF (contre 6 à 7 % pour le DIF)

-       Le CPF cumule 24 heures de formation avec un mécanisme complexe et aléatoire mais permet en fait de financer qu’une seule heure de formation par personne (40 euros par an et par personne en moyenne)

- Le CPF est une extraordinaire usine à gaz qui décourage les salariés souhaitant se former ou les employeur de les accompagner

-       Le CPF "capitalise" 24 heures de formation avec un mécanisme complexe  de comptabilisation variable mais permet en fait de financer qu’une seule petit heure de formation par personne (40 euros par an et par personne en moyenne)

-       Le CPF déresponsabilise la plupart des employeurs quant au développement des compétences. Les entreprises de plus de 10 salariés paient une mini cotisation de 0,2% et ne veulent même pas savoir ce que font les salariés de leur CPF (rien dans 99 % des cas)

-       Le CPF est d'abord un faire-valoir et un déversoir social pour les pouvoirs publics en mal de nouveaux acquis sociaux (qui ne coûteraient rien) et ceux-ci chargent la barque un peu plus chaque année

o    Le CPF « permet » depuis mars 2017 de passer son permis de conduire

o    Le CPF est abondé de 100 ou 130 heures si un salarié n’est pas formé pendant 6 ans (mais dans les seules entreprises de plus de 50 salariés et pour les seuls CDI)

o    Le CPF est abondé jusqu’à 500 heures du fait de la pénibilité dans certains métiers

o    Le CPF permet d’entreprendre désormais une VAE ou un bilan de compétences, d'être formé à la création d'entreprises (toutes choses non prévues dans la loi originelle de 2014)

o    Le CPF est doublé chaque année pour les salariés non qualifiés (48 h par an de formation, toujours non financées contre 24 heures pour les autres salariés)

o    Le CPF enfin avec le décret de loi travail d’aout 2017 est abondé de 100 heures en cas de licenciement d'un salarié suite à son éventuel refus d’un salarié d’un accord sur la modification de son contrat de travail 

Le CPF est une bonne à tout faire, mais impuissante, impécunieuse et au final incapable 

Le CPF ne sert donc à rien d’autre en France actuellement que de prétexte pour les pouvoirs publics à remplir des comptes vides d’argent, vides de sens, vides de capacité d’apprentissage mais pleins de promesses virtuelles de formation

Ces fausses promesses formation ruinent chaque année un peu plus les chances de notre pays de retrouver sa compétitivité, les salariés de retrouver leurs compétences

 

Si la future réforme de la formation promise en 2018 continue sur la lancée observée depuis le début des années 2000 (stratégie de Lisbonne), si nous continuons à nous bercer d’illusions sur la formation, l’effort financier et en temps qu’elle nécessitera pour nous remettre à niveau nous ne pourrons jamais rattraper nos immenses retards économiques et sociaux.

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