Organisations
« La défense du collectif est la meilleure réponse à la menace grandissante du chacun pour soi » - Pascal Pavageau, FO
Résister aux innombrables tentatives de recul social et ne pas accepter les attaques d’ampleur dont notre modèle social et républicain fait l'objet, revendiquer de nouveaux droits collectifs et ne pas s’accommoder d’un toujours « moins-disant » social, reconquérir les acquis parfois les plus fondamentaux, lorsqu’ils sont remis en question, et développer les implantations syndicales pour donner encore plus de poids aux revendications qui s'expriment...
Telle pourrait être la synthèse des travaux du dernier congrès confédéral.
Pascal Pavageau, élu secrétaire général de FO, a bien voulu répondre aux questions de Miroir Social.
Comment avez-vous vécu ce XXIVème congrès confédéral au terme duquel vous avez succédé à Jean-Claude Mailly à la tête de Force Ouvrière ?
Tout congrès est un temps fort de notre organisation et, avec la présence de plus de 3 500 délégués, un rassemblement d’ampleur. C’est une fierté pour Force Ouvrière d'y voir ses syndicats, unions départementales et fédérations, du secteur public comme du privé, y être aussi largement représentés et d’entendre les uns et les autres s'y exprimer. Nous avons collectivement arrêté notre ligne de conduite pour les quatre années à venir, dans le cadre des résolutions adoptées à une très large majorité. Le bureau confédéral nouvellement élu s’engage à inscrire son action quotidienne dans le respect du mandat qui lui a ainsi été donné avec autant de conviction que de détermination.
Quelles sont justement ces grandes orientations pour le mandat à venir ?
Suite au mandat des résolutions du congrès confédéral, je me suis engagé à prendre contact avec les dirigeants des autres organisations syndicales, pour échanger et évoquer la perspective d’une mobilisation interprofessionnelle.
Je souhaite pouvoir me mettre d’accord avec mes homologues, notamment sur un prochain agenda de négociation interprofessionnelle.Car face à l’ampleur des attaques dont fait l’objet notre modèle social et républicain et la casse des droits collectifs, il est essentiel de rechercher l’unité d’action la plus large possible. La défiance actuelle à notre égard est telle qu’il nous faut réhabiliter le syndicalisme et lui donner les moyens d’être un véritable contrepoids. Je souhaite pouvoir me mettre d’accord avec mes homologues, notamment sur un prochain agenda de négociation interprofessionnelle.
Enfin, une autre priorité pour notre organisation syndicale tient à la nécessité de se moderniser, de renforcer notre visibilité et de conquérir de nouveaux champs de syndicalisation, y compris auprès des externes, tels que les coursiers à vélo et les travailleurs de plates-formes, qui sont les premières victimes de la précarisation ambiante.
Quel message pour continuer à mobiliser les militants ?
Si l’indépendance est souvent un combat, l’unité est toujours une réalité chez Force Ouvrière. Nos actions et revendications nous ressemblent, nous rassemblent et ont d’autant plus de poids que nous sommes nombreux à les porter et à les défendre. Parce que nous ne voyons que trop clair dans le nouveau monde qui se dessine, la défense du collectif est la meilleure réponse à la menace grandissante du « chacun pour soi ».
C’est pourquoi Force Ouvrière entend s’ériger en rempart face à cette logique d’individualisation visant à déprotéger tous les travailleurs et en bâtisseur d’un modèle où personne n’est laissé au bord du chemin.