Demos vient de réaliser une enquête auprès de 191 responsables de formations afin de faire le point sur les effets de la réforme sur leur métier et esquisser les grandes tendances de la formation en 2016. Si les responsables de formations s’inscrivent encore dans une phase d’adaptation par rapport aux nouvelles réglementations, ils sont désormais pleinement concernés par les grands enjeux et liés à la transformation numérique pesant sur les entreprises.

Objectifs et tendances 2016

« L'un des principaux enseignements de cette enquête est la conséquence de plus en plus forte de la transformation numérique en cours dans les entreprises, sur les pratiques des responsables de formations. Ceux-ci sont clairement en première ligne pour faire évoluer à la fois les compétences et les usages », explique Denis Reymond, directeur de Practice pôle solutions et conseil chez Demos.

De fait, les trois objectifs prioritaires pour les responsables de formations sont :

• la numérisation de l’entreprise,
• la maîtrise des coûts,
• l’évaluation de l’efficacité de la formation.

S’ils sont attendus pour accompagner les salariés dans la transformation numérique, les responsables de formations éprouvent, à leur niveau, des difficultés pour numériser les dispositifs de formation. Ainsi, 75 % d’entre eux déclarent que moins de 10 % de leurs modules de formation sont réalisés en « blended learning ». Ils ont néanmoins conscience de la nécessité de faire bouger les choses puisque 76 % des responsables de formations souhaitent développer cette modalité dans les années à venir.

Sur les tendances 2016, les responsables de formations identifient cinq axes majeurs :

• la formation par le mobile (61,5%),
• l’utilisation dans la formation des « serious games » ou de la « gamification » (58,8%),
• la digitalisation des dispositifs de formation (46,8%),
• le recours aux réseaux sociaux d’entreprise pour leurs formations (42,9%),
• et la mise en place de MOOC (42%).

Budgets formation à la baisse

Sur les trois dernières années, les budgets des responsables de formations se caractérisaient par une certaine stabilité. En 2015, il est possible de signaler une tendance orientée à la baisse (31 % des entreprises diminuent leur budget, 49,2 % ne le modifient pas et 20 % l’augmentent). « Cette diminution n’est pas forcément lié aux moyens alloués mais plutôt à une difficulté à appréhender les bonnes manières d’utiliser les ressources », poursuit Denis Reymond.

Comment gèrent-ils la réforme ?

Pour 45 % des responsables de formations, la réforme aura un effet positif sur leur métier (33 % estiment que cet effet sera négatif et 25 % qu’il sera neutre). De plus, ils sont 61 % à déclarer être perturbés par la mise en place de la réforme. « On peut noter qu’une partie des responsables de formations accusent une légère nostalgie par rapport aux modes de fonctionnement qui vont disparaître. À certains égards, la réforme génère quelques frustrations ».

Sur les nouvelles pratiques issues de la réforme, les responsables de formations n’ont pas forcément complété la transition :

• seuls 20 % ont communiqué sur les entretiens professionnels et 50 % ont commencé à les mettre en œuvre (le chiffre devrait être de 100 %) ;
• plus de 66 % prévoient d’intégrer le CPF dans leur plan formation.