Climat dans l’entreprise : les écarts de perception entre chefs d’entreprise et salariés deviennent préoccupants
Selon le sondage « observatoire social de l’entreprise » réalisé en janvier dernier par IPSOS pour l’organisme de formation professionnelle CESI, les écarts de perception entre salariés et chefs d’entreprise sur le climat de leur entreprise se creusent en 2011 et deviennent préoccupants.
Cette étude révèle que les chefs d’entreprise restent plus optimistes que les salariés sur le climat dans leur entreprise. En comparaison avec 2010, les chefs d’entreprise sont en effet encore plus convaincus de la bonne situation dans leur entreprise, qu’il s’agisse des relations entre les salariés et leurs supérieurs hiérarchiques (96 % ; +3), du climat social en général (82 % ; +5), de la charge de travail (82 % ; +5) ou encore de l’emploi (65 % ; +5).
Interrogés sur les mêmes problématiques, les salariés ont pourtant une vision beaucoup moins idyllique de la situation, leur moral accusant une baisse sur la totalité des indicateurs par rapport à 2010. Si les salariés considèrent toujours majoritairement que les relations avec leurs supérieurs hiérarchiques directs sont bonnes (75 % ; -1), leur perception du climat social en général se dégrade (57 % ; -4), comme celle de l’emploi même (67 % ; -4).
- Plus révélateur encore du fossé qui se creuse entre chefs d’entreprises et salariés, le sondage met en évidence un écart de 30 points dans leur perception de la rémunération. Si les chefs d’entreprise estiment que la rémunération de leurs salariés est bonne à 78 % (+ 3), ces derniers sont seulement 46 % (-2%) à estimer que leur rémunération est satisfaisante.
Ce résultat traduit le sentiment des chefs d’entreprise qui, en temps de crise, semblent estimer remplir leur « part du contrat » en sauvegardant l’emploi alors même qu’une majorité de salariés affichent des demandes fortes en termes de rémunération qui constitue leur principale préoccupation au cours des six prochains mois (cité en premier par 29 % des répondants). Les salariés n’ont d’ailleurs jamais été aussi peu optimistes concernant l’augmentation de leur salaire ou de leur pouvoir d’achat (seulement 19 % ; - 5).
Les différences de perception entre salariés et chefs d’entreprises se creusent et deviennent alarmantes. La contradiction des propos, voire l’incompatibilité des perceptions, est illustrée par le fait qu’alors que 82 % des chefs d’entreprise jugent le climat social bon dans leur entreprise, plus d’un salarié sur deux déclare que si un mouvement social se développait au sein de son entreprise, il aurait envie d’y participer (53% ; +5).